ENDLESS WALTZ
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 there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie)

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Noa Wheelock

Noa Wheelock




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MessageSujet: there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie)   there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie) EmptyMer 28 Déc - 23:15



Allongé sur son lit, les bras en croix, il n'a plus quitté le plafond des yeux depuis ce qui lui semble être une éternité. Il a du perdre la notion du temps en route, mais quelle importance : les aiguilles repartiront lorsqu'il ne sera plus seul. Les mains serrées autour de la croix qu'il porte au cou, il murmure tour à tour prières et malédictions, ne sachant plus trop s'il aime ou non celui à qui elles sont destinées. Il tourne et tourne encore sur les draps, froissés par des jours et des nuits d'insomnie. C'est la colère qui l'empêche de dormir, la colère et la rancœur. Il les sent qui courent dans ses veines, leurs crocs découverts. Elles s'agrippent à sa chair, et grognent d'impatience, le pressant de les libérer. Mais il préfère n'en rien faire. Pas encore. Il guette ses pas derrière la porte de l'entrée, guette le bruit de la clé dans la serrure. Il l'attend. Ses dents se serrent rien qu'à penser à lui, et il chuchote de plus belle ses pieuses paroles, promesses de vengeance et preuves de jalousie.
Il sursaute lorsqu'il sent son portable vibrer près de lui. L'écran s'allume dans la pénombre de la chambre, et il est forcé de plisser les paupières pour voir le nom apparaître. Ce n'est pas lui, et ça ne l'étonne pas. Ce n'est que sa boutique. Il n'est pas allé travailler depuis des jours et s'il n'était pas si précieux pour sa patronne, sans doute aurait-il déjà été mis à la porte. Il laisse échapper un soupir et serre le téléphone dans sa main, priant cette fois pour qu'il laisse apparaître un autre nom. Il n'ose pas envoyer un énième message. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'il lui échappait, disparaissait durant des jours pour revenir un beau matin, sans une explication. Il s'y était habitué, et au fil du temps, ça ne faisait plus de différence. Charlie, même lorsqu'il était là, était ailleurs. Noa avait peur de ce qui vivait dans sa tête, et de ce qu'il criait dans son sommeil. Et lorsque résonnait son nom à elle, nom qui n'aurait du être qu'à lui, il hésitait à le faire taire pour toujours, à lui faire mal, mais finissait toujours à genoux devant lui, pour le prier de revenir, lui dire qu'il était là, lui dire que tout était fini, et que tout cela n'était qu'un cauchemar. Et il laissait Charlie pleurer pour lui, espérant peut-être qu'il souffrirait également pour lui.

Une porte claque et il se redresse brusquement. Il quitte son lit, sa chambre, ses démons et dévale l'escalier. Il manque la dernière marche et se rattrape de justesse. Les murs autour de lui sont blancs, mais ses couleurs à lui n'ont pas de nom. Elles explosent et chantent dans sa tête. La colère toujours agrippée à sa peau sort ses griffes : elle a senti l'odeur du sang et son heure venir. «  C'était un bruit sourd, étouffé, fréquent, ressemblant beaucoup à celui que ferait une montre enveloppée dans du coton » C'est son cœur qui chercher à s'échapper de sa prison de chair, et qu'il peine à retenir. Maintenant face à face dans le couloir, le visage de Charlie lui donne envie de vomir. Il serre les dents, mais n'a pas envie de se contenir. Il lui balance le téléphone qu'il tenait toujours, et se fiche bien de lui faire mal. Il aimerait pouvoir le faire bien plus souvent. « T'étais où, bordel ! » Mais il le sait déjà. Ce n'était pas cette question là qui lui avait retourné le cerveau durant ces derniers jours. Ce n'était pas pour ça qu'il n'avait pas trouvé la force de faire autre chose que de l'attendre. Et ce n'était certainement pas pour ça que la colère manquait de le consumer entièrement. Ni pour cela qu'il l'avait suivi discrètement. Et il avait enfin vu cet autre, celui qui perdait son Charlie et dont les tatouages lui semblaient n'être là que pour montrer au monde combien il était monstrueux. Il l'avait haït sans même être certain de son existence, et ce sentiment n'avait fait que croître une fois qu'il avait pu mettre un visage sur ses craintes. C'était encore couvert de bleus et d'écorchures que lui revenait son bien-aimé. Et tout était de sa faute à lui, là-bas, caché dans sa débauche et ses excès. Il fixe sur lui un regard plein de rancœur. Un regard fatigué. « T'as l'air de rien. Tu pourrais avoir la décence de te laisser pourrir dans ta honte, et loin d'ici, par respect pour elle. » Ses paupières se plissent, ses sourcils se froncent. Il fait trop sombre ici. Il s'avance pour reprendre son portable et lorsqu'il se relève, lorsque leur regard se croise à nouveau, il s'arrête. Comme le temps. Finalement, il n'est plus seul, et les aiguilles n'ont toujours pas repris leur course. « Je l'ai vu. » laisse-t-il échapper et il sait qu'il comprend. Il pourrait lire n'importe quoi dans ses yeux.


Dernière édition par Noa Wheelock le Ven 30 Déc - 17:42, édité 1 fois
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Charlie Weiss

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MessageSujet: Re: there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie)   there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie) EmptyJeu 29 Déc - 6:30

L’enfant traverse la rue, manque de s’écrouler sur une bagnole négligemment garée. La garce empiète sur le trottoir. Il grogne, geint, il n’est qu’une plaie béante. Là, sur sa gorge des doigts se sont langoureusement aventurés. Marbrant sa peau blafarde de traces violacées. Les serres se sont refermées et la suffocation l’a fait planer. Là, sur sa joue bleutée, un coup de poing s’est vigoureusement écrasé. Mauvais mots, mauvais moment. Il a sourit, il a ri. Il a craché au visage du démon. Le démon s‘est vengé. Pour aussitôt regretter. Trop tard. Le mal est fait. Tant pis. Au fond, il n‘en avait rien à branler. Et Charlie a bandé. Comme chaque fois. Pour l’éternité, a-t-il cru murmurer. Le délire l’emporte. Et la bite raide palpite. Tellement, qu‘il a supplié pour se faire sucer. Pathétique et misérable. Un refus. Il a frappé. Et l‘autre, le double, a obéi. Parce qu‘il obéit toujours, malgré les menaces et les remarques acerbes. Il n’a pas le choix. Ils n’ont pas le choix. La règle du jeu ? Il n’y en a pas. Les limites ? Les repousser toujours plus loin jusqu’à finir par échouer ; sur une étrange plaque d’aluminium. On appelle ce bel endroit la morgue.
Pantin secoué de frisson, le blondinet tangue. Il est fatigué. Il a fui son cauchemar. Il se leurre. Bientôt, très bientôt, pour sûre il retournera se noyer dans sa fange. Les tripes de l‘obsession macabre, l‘attirent. Il ambitionne y plonger les mains jusqu‘aux coudes. Et se nourrir de l‘horreur délicieuse, dévorer l‘homme, le moindre morceau de chair. Il en a besoin, il doit le détenir, le réduire en bouillie. La brutalité de cette certitude, lui donne la gerbe. Un spasme, il va régurgiter toute la merde qu‘il s‘est enfilé. Un second spasme, il s‘écroule à genoux sur le trottoir. Ses genoux claquent le bitume sale, et des larmes maculent ses joues blêmes. Les gouttes affreuses, humidifient ses lèvres gercées. Il pleure. Le môme s‘autorise une minute de faiblesse. A l‘abri des regards, seul. Les murmures de la ville accompagnent ses plaintes lancinantes. Fasciné, il est tenté de se retourner. Marche arrière. Il doit l’emprisonner. Personne n’a le droit d’y toucher. Retourne dans ton tombeau, et la grande madone t‘attendra. Lui, ne te sauvera pas. Lui, te laissera t‘étouffer dans ton vomi et pourrir dans ta pisse. Il te fixera, longuement, jusqu’à ce que ton corps ne soit qu’un amas d’os.
La raison l’emporte. Une fraction de seconde, Charlie comprend. Il devine enfin qu’il a perdu la partie. Et ce dont il a besoin ? C’est de Noa. Noa. Il appelle Noa comme le chérubin perdu réclame sa mère, son sauveur, sa peluche pour s’endormir et le préserver des monstres que lui réserve la nuit cruelle et traitresse. Pourtant le large lit aux parfums de péchés et de perditions le fait frissonner, grelotter pareil à un camé en manque. Une nouvelle dépendance. Pire que la dross. Pire que l’incapacité d’abandonner Eva. Pire que l’idée de perdre Noa. Obnubilé, il accumule les maux. Son malaise augmente, ses angoisses l’enveloppent. Âme, offerte à un bûcher ardent. Il brûle encore et encore. S’assoupir contre le corps saccagé. Il ne risquera plus rien. Pas avant demain. Ou trois jours. Il n’a pas hésité à dominer la chimère tatouée, dès que son état le lui permettait. La peur au ventre, il s’est débattu. Ensuite, Charlie a accepté. La maison est à deux mètres, tout au plus. Avance. Relève toi. Et va te dissimuler au monde, en te blottissant sous les ailes du saint compromis. Une bille désagréable remonte le long de sa trachée. Une quinte de toux secoue sa poitrine, le fait pencher vers l’avant. Il s’étrangle. Ses côtes lui tirent un gémissement supplémentaire, la douleur irradie. Elle paraît devenir entité suprême. Libre de ses mouvements. Salope. Elle est avec lui. Elle l’aide à continuer son accomplissement. Lui. Va chier.
Les vagues le fracassent, il plisse les paupières. Le revers de sa main essuie sa bouche molle et sèche. Ses menues gambettes se tendent. Des graviers sous ses semelles.

La clef se glisse dans la serrure. La porte s’ouvre. La porte se referme. Un œil rouge, les vaisseaux ont pété. Le turquoise de l’iris ressort. Le contraste est effroyablement envoutant. Son ange. Face à face. La colère grimpe, elle plante ses crocs dans sa barbaque tiède. Et arrache sans pitié ce que sa langue, elle, aime lécher. Le téléphone portable valdingue dans l‘atmosphère. Percute sa poitrine. Et cogne l’un de ses tétons percés, préalablement malmené. Il ne bouge pas d‘un pouce. Fait une furtive grimace. Immobile. Superbe statue de marbre, que des vandales ont maculé de peinture bon marché. Rouge, cobalt, prune. C’est immonde. Le téléphone portable se disloque à moitié sur le carrelage. La batterie est partie. La voix du pieu défenseur, tonne. Charlie ne tilt pas tout de suite. La phrase doit monter, le cerveau l’analyse avec difficulté. Où t’étais ? Haussement d’épaules. Une moue boudeuse scotchée au minois boursouflé. La décence, ça veut dire quoi putain ? Elle. La rage enfle, en son sein. Elle dévaste les derniers vestiges de morale ou d’entendement. Muet. Ses poings aux jointures éraflées se crispent. Ses pupilles s’enfoncent dans le lac d’encre que sont les siennes. Je l’ai vu. Charlie voudrait hurler. Impossible. Amorphe. Nouveau haussement d’épaules. Il se rapproche. Le félin à l’anneau dans le nez, jauge son gibier. Et sans que rien ne le prédise, la fureur l’emporte. Charlie coince Noa contre le mur, le poing dressé, tout proche de la figure de l’ange gardien. Tu n’as pas le droit. Tu n’as pas le droit. Il sait. Il murmure d’un timbre de voix éraillée. « Ne me parle pas d’elle. Pour ensuite me parler de ça. » Ca. Pas lui. Phoenix ne le mérite pas.
Le poing s’abaisse. « Fous moi la paix, Noa. » L’enfant turbulent se recule. Et empreinte l’escalier sans plus ajouter quoique ce soit. Il balance sa veste en cuir dans le couloir. Exténué, Charlie vacille en montant sur les marches. Vocifère des injures. S’accroche a la rambarde, afin de ne pas se vautrer. La dignité, il l'a jadis amoureusement déchirée.
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Noa Wheelock

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MessageSujet: Re: there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie)   there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie) EmptyVen 30 Déc - 17:41

« Ne me parle pas d'elle. Pour ensuite me parler de ça. » Il ne dit rien et la mine neutre, se contente de l'observer. Il n'a pas peur. Il n'a jamais eu peur de lui. Il sait qu'il est bien plus fort, et que Chalie a autant besoin de Noa que Noa de Charlie. Alors il le laisse faire, laisse la colère changer de camp. « Fous-moi la paix, Noa. » Il recule, et son poing s'abaisse en même temps que toute sa volonté. Et il n'aime pas ça, il préfère le voir hurler. Il préfère quand il se bat, quand il le traîne jusqu'à la sortie en le priant de la fermer. C'est là qu'il le sent vivant, et avec lui. Pas seulement dans sa tête, entouré de ses fantômes. Il porte la main à la croix suspendue à son cou, et prie. Prie pour leurs âmes à tous les deux. Prie pour que Charlie jamais ne s'en aille.
Et il l'observe peiner dans les escaliers, même plus capable de mettre un pied devant l'autre. Il fronce les sourcils, prêt à le prendre au mot et à lui ficher la paix. A prendre sa veste et sortir à son tour, pour qu'il sache, lui aussi, ce qu'était d'attendre. Attendre. Mais Noa n'est pas comme ça, lui s'accroche et se bat encore, quand l'autre s'enfonce dans des abysses qu'il ne comprend pas. Alors il soupire et s'approche, amène son bras autour de ses épaules et le sien sur sa taille. Il l'entend geindre, mais il sait qu'il n'a plus la force de se débattre. « Sans elle et sans moi, tu serais déjà mort. Alors ne me dis pas de ne pas parler d'elle. C'était ma sœur, bordel, ma sœur ! » Il ferme les yeux quelques secondes, s'en veut d'avoir haussé le ton, sait qu'il pourrait tout aussi bien hurler, il n'y avait plus grand chose à tirer de la carcasse qu'il traînait jusqu'en haut des escaliers. « C'est toi, toi Charlie, qui les a associé le premier. Qui l'a souillé. C'est de ta faute. » La moquette étouffe leurs pas jusqu'à la chambre de Charlie, où il le laisse tomber lourdement sur son lit. L'autre ne bouge pas, mais est-il seulement encore capable du moindre geste ? Il s'agenouille devant lui, passe une main presque maternelle sur son front, plisse les paupières devant la fièvre qu'il devine dans ses yeux entrouverts. Il voit les écorchures et les plaies, les traces de sang formant des croûtes sur sa peau blanches. Il voit les bleus, et sait que beaucoup d'autres se cachent sous les vêtements. Il a un cadavre entre les doigts.
Il recule vivement, se laisse tomber sur le sol mais ne quitte pas des yeux le corps décharné de son « protégé ». Que faire ? Que faire pour le sauver ? Pour le garder ici, rien qu'à lui, pour l'éternité ? Il pince les lèvres et le voit à nouveau devant cet autre sans nom. Voleur, bourreau. Il perdait son bien-aimé et quelqu'un, un jour, devrait payer.
« Elle était douce Eva. Même perdue dans ses drogues, même folle, elle était belle. Tu n'as pas le droit de la remplacer par ça. » Il crache le dernier mot comme on crache tout court, les poings serrés, le corps figé, les yeux braqués sur Charlie. Lentement, il porte ses mains à son visage et l'y enfouie, dissimulant sa colère, dissimulant son dégoût et priant encore et encore, pour l'âme de celui qu'il aimait le plus maintenant que sa sœur était partie.
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Charlie Weiss

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MessageSujet: Re: there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie)   there's no room for innocence so take me home before the storm. (charlie) EmptyJeu 12 Jan - 16:55

Un bras se glisse sous ses aisselles, lui enserre les côtés et Charlie croit sentir sa cage thoracique craquer. Elle se disloque dans sa poitrine. Et le cœur saigne, il saigne par trop de drogue et de douleur. Par un manque constant, et de terribles souvenirs. Gémissant d’abord, il grogne ensuite. Le vilain gosse est hargneux, ne veut pas deviner son salut le recouvrir de ses ailes blanches. Et pourtant, la force s’est évanouie. La rage s’est éteinte. Epuisées, toutes les deux, par une course vers l’obscurité. La fuite s’est encore une fois mal passée, et la liberté, jamais n’a été véritable atteinte. C’est un constant renouveau. C’est un eternel besoin de s’échapper d’angoisses persistantes. Crétin. Les paupières s’abaissent, Charlie suit le mouvement du corps du saint amour. Il respire avant de lever le pied, il gravit les escaliers qui ne semblent jamais vouloir se terminer. L’angoisse de devoir parler, lui étreint l’estomac. Une odieuse envie de dégueuler, suit le malheureux constat. Ne pose pas de questions, par pitié. Comment ose t’il implorer et quémander la paix, alors qu’il est l’investigateur du chaos ? Plaintif charognard, incapable de se sustenter. Ses besoins le poussent à de dangereux extrêmes. Il crève la dalle, il est affamé; Et il est brisé.
Sourire demande des efforts, et l’expression devient rapidement grimace. A peine plus agréable que d’observer un singe gigoter dans sa cage. C’est un môme incompréhensible, l’adorable Charlie. Un monstre qui pourtant garde une queue et une tête relativement actives. Chacune indépendante l‘une de l‘autre, sans doutes. Impossible de brider ses instincts de destructions. Il aime flirter avec cette langoureuse prêtresse. Longiligne et maigrelette faucheuse encapuchonnée. Quelle charmante ensorceleuse, n’est-ce pas ? Elle lui a volé sa muse efflanquée. Salope. Il la hait, et croit pouvoir trouver les réponses en la côtoyant de bien trop près. Récidive, il suit les traces d’Eva. Perdu, il n’arrive pas à échapper au fantôme de sa vierge bafouée. Il cherche, il fouille, il se perd. Il s’enfonce. Charlie a franchi la limite. Le retour en arrière n’est plus à l’ordre du jour. La chute est amorcée. Vertige au bord de l’immeuble, l’inconstant bambin a vacillé. Bientôt, sa jolie frimousse s’écrasera en bas, sur le bitume immonde et humide.
Noa parle. Charlie n’écoute pas. Les sons lui viennent par bribes désenchantées. Un haussement de voix, lui arrache un rictus de souffrance. Sa cervelle est sur le point d’exploser. On le tire, on supporte son corps tel un lourd fardeau. Son organisme défoncé s’écrase sur le matelas. Le lit de sa chambre. Sa chambre. Il entrouvre doucement les paupières, la pénombre lui soulage les rétines. La bouche close, il respire calmement par le nez. Son torse se soulève, imperceptiblement. L’oxygène se faufile difficilement par les narines irritées. La gorge est enflammée. C'est de ta faute. Et la phrase se cogne, se percute inlassablement à son esprit disloqué, et la trachée se serre. Charlie ravale péniblement les larmes. Il refuse d’y croire. Il refuse catégoriquement ce qui a pu se produire. Elle n’est pas décédée. Ils mentent. Tous. Tous. Oui tous. Même lui : Noa. Menteur. Pourquoi personne n’a pour ambition de voir la vérité vraie ? Pourquoi personne ne distingue ce qu’il entraperçoit ? Son âme convulse.
Une main lui caresse le front, et un frisson court le long des membres de l’abruti. Sueur froide. Ses nerfs se tendent, l’animal pris au piège est prêt à répliquer. Mordre ou frapper, afin de parer l’attaque de son vis-à-vis. Rien. L’autre se recule, chancèle et disparaît de son horizon. Son œil rouge balaye la pièce, en rythme avec le vitreux. Serrant les mâchoires, Charlie ne réussit pas à calmer son agitation. Apathique sur son linceul, cependant. « Elle était douce Eva. Même perdue dans ses drogues, même folle, elle était belle. Tu n'as pas le droit de la remplacer par ça. » Le silence, ensuite.
Charlie inspire une grande goulée d’air tiède. Il fait une tentative pour se redresser à moitié, ses coudes lui viennent en aide. Un centimètre, peut être deux. Et il retombe. La musique des décérébrés l’enivre, le sommeil veut l’engloutir. Il murmure de son haleine fétide, empoisonnée. « Je voulais pas ça. » Il s’étrangle, une quinte de toux l’assiège. Rauque et visqueuse. Charlie voudrait cracher ce qu’il garde au fond de lui. De la merde, et des instincts de bête malade.
Il se tourne sur le flan, dos à cet ange qu’il renie. L’insolent gamin se recroqueville en lui-même, sur lui-même. Ses chaussures frottent la housse de couverture. « Je veux qu’elle revienne. Je veux qu’elle revienne, Noa. » La supplique franchit ses lèvres avant qu’il n’ait le temps de saisir son abominable erreur. Il geint et les larmes finissent par maculer sa figure. Il pleure, la raison se craquèle et la coquille flambe pour laisser place au néant. « Je dois la retrouver. Je dois la retrouver, parce qu’elle est toute seule. Elle a peur. » Le volume augmente. « C’est de ma faute. C’est de ma faute ! » Il se prend le crâne entre les mains, il presse, voudrait le faire éclater. Ses phalanges abimées emmêlent sa crête blonde, qu’il tire soudainement tout en mugissant, les mâchoires crispées. « Il va m’apporter la liberté. Il va l’apporter. Et je te la ramènerai. Je le promets, je le promets Noa. Je le promets. » Répète le presque dément.
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