SONIE 2.0 ©NICOTEEN

“burningman makes all of us„. Les lumières dansent, les flammes vacillent, les danseurs semblent en transe. Ici, il n’y a plus de règles, plus de lois. Vous tendez la main et on vous donne votre dose, une pilule d’ecstasy ou du lsd. C’est toute une ville qui se créée, non loin de Reno (Nevada), au beau milieu du désert nord-américain. Premier soir. La citadelle continue de se dresser, et dans une semaine, il n’y aura plus rien. Tout ça ne sera qu’un vague souvenir. Sonie a douze ans, et c’est son premier festival, la première fois qu’il met les pieds ici. Ses yeux brillent, ses mains tremblent. Il n’y croit pas, tout bonnement pas. C’est exactement comme il l’avait imaginé, lorsque maman lui en parlait des heures durant avant de partir pour sept jours et de laisser son gosse livré à lui-même. Elle le prend par les épaules, elle lui sourit et lui intime de tendre la main. Il obéit. Un médicament ? Naïf, il le met dans sa bouche sans hésiter. Après tout, une mère doit de protéger son fils. Il avance, au milieu de toutes ces personnes plus étranges les unes que les autres. Certaines sont affublées d’ailes, et le garçon commence à se demander si lui aussi pourrait voler un jour. Une heure passe et Sonie vole, ou du moins il y croit. Sur le dos d’un homme-dragon, il tend les bras, ferme les yeux et embrasse le monde de ses trois pommes et demi. Il saute des épaules de l’inconnu, et avance sans trop savoir où il va. Des explosions de couleurs surviennent partout autour de lui, et les gens ont maintenant des visages animaliers. Il rit aux éclats, comme un bambin que l’on chatouillerait avec trop d’insistance. Sonie n’a pas mangé de la journée, et pourtant il n’a pas faim, si ce n’est d’aventures. Enfant normalement calme, réservé, il se retrouve dans un état d’euphorie inhabituel, accentué par l’effet des pilules de sa mère. On en mangerait comme des bonbons. La musique qui résonne dans ses oreilles lui donne envie de bouger, de faire quelque chose de dingue, quelque chose qui impressionnerait Maman. Une barre, située à une dizaine de mètres au dessus du sol. Fier de sa trouvaille, il sourit, et commence à grimper. Plus il approche du point souhaité, plus les cris des gens en dessous lui paraissent lointain. Comme s’il grimpait vers le ciel et qu’il atteignait les cieux. Comme s’il allait s’envoler et retrouver les anges. Et il se penche arrière, et se tient grâce à ses pieds. S’il tombe, je toucherais les assurances se dit Maman, qui espère presque qu‘un tragique accident survienne. Et il se balance, il se balance. Il revient vers les bords, et se laisse glisser, tête la première, jusqu’au sol qu’il heurte violemment avant de tomber dans un drôle de sommeil, tout blanc, sans rêve. A son réveil, Maman n’est plus là. Mais une drôle de fille le regarde. Quelque chose est écrit au dessus d’elle, mais Sonie ne sait pas lire. S’il savait déchiffrer ces drôles de hiéroglyphes que sont les lettres, il aurait comprit qu’il avait atteint ce que tout homme recherche : la liberté. Bienvenue au Cirque Gones.

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DREAM. Je pose mon regard sur Liv, qui me fixe de manière rassurante. Le chapiteau est plein, et nous surplombons la salle sur nos perchoirs. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, je le sais et elle aussi. C’est bien simple : le filet n’est pas là pour nous soutenir en cas de chute ce qui, selon monsieur Gones, ajoute de la beauté à notre numéro. Le risque. Le contact, aussi petit soit-il, avec la mort. J’inspire, j’expire. Je la lâche, elle tombe. Elle meurt. Et je crois bien que je meurs aussi. Je me jetterais de n’importe quel juchoir pour la sauver, quitte à me retrouver moi-même étaler sur le sol, comme une crêpe. J’essaie de chasser l’image de sa chute vertigineuse de mon esprit. Ne va pas te tourmenter avec ça et causer ta propre mort. Je ferme les yeux, et j’écoute les cris de la foule en délire pendant que monsieur Gones s’affaire à nous annoncer. J’ai le cœur qui bat la chamade, et mes mains commencent à être moites. Elles vont glisser. Je rouvre les yeux à cette idée. Si elles glissent, je risque de lâcher mon trapèze ou pire, de lâcher Liv. Demi-tour rapide sur moi-même, je plonge mes doigts dans la magnésie mise à ma disposition. Tout va bien aller. Il n’y a pas de raisons. La foule scande nos deux noms, ça résonne dans ma tête. Liv, Sonie. Liv, Sonie. Liv, Sonie. Elle me sourit, et me fait un clin d’œil. Et d’un seul coup, toutes mes craintes s’envolent. Je n’vois plus qu’elle, et je sais qu’on va réussir. Après tout, Liv et moi n’avons jamais eut besoin du filet et il n’y a pas de raisons pour que ça change. On se regarde une nouvelle fois. Une dizaine de mètres nous séparent l’un l’autre, et une demi-douzaine du sol. J’n’ai plus peur de rien. Je lis sur ses lèvres et comprend qu’elle compte. Trois. Je ne détache pas mon regard d’elle. Deux. Elle est si jolie, ce soir. Un. Je saute et attrapes mon trapèze en vol. J’avais raison : tout se passe à merveille. On virevolte de trapèze en trapèze, s’accrochant à l’autre, dans des mouvements fluides et souples suivit par ceux des volutes des tissus de nos costumes. J’attrape la main de Liv et elle me regarde droit dans les yeux. Je lui souris, et elle fait de même. D’une poussée de main rapide, je l’envois valser sur le trapèze qui arrive à toute vitesse vers elle, sous les acclamations de joie du public, venu pour voir un vrai spectacle. (…)

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NIGHTMARE. (…) Mais je ne comprend pas ce qui se passe : Liv n’arrive pas à remonter sur son trapèze. J’inspire un grand coup, et je me met à supplier une force supérieure qu’elle réussisse à reprendre le contrôle de la barre.

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FANTASY AND REALITY. quand le fantasme s'immisce dans la réalité. toujours, malgré nous, nous introduisons dans le réel une touche de surréalisme qui nous permet de l'accepter tel qu'il est: plat, cruel, imparfait. nous inventons le bonheur. des étincelles qui nous tiennent en haleine, malgré les coups de la vie. écris cette réalité teintée de la couleur qui rend ton personnage fébrile, sa raison d'être, son plaisir secret, ce qui, sans le rapprocher du mot "sexe", pourrait s'appeler... fantasme.
rêve éveillé.