Doucement, j'émerge. J'me relève difficilement, j'regarde à droite à gauche sans vraiment comprendre où j'suis. Putain. J'ai la tête qui tourne, la vision trouble. Illusions et réel s'entremêlent sans que j'puisse démêler l'vrai du faux. Quelque chose me dit que le cadavre sous mes yeux n'a pas franchement d'consistance. Mais qu'est-ce que j'en sais, au fond ? Si c'tait le cas, je serais sans doute pas en train d'crever d'peur. Ouais, probablement. C'qui veut dire que c'est vrai ? La logique voudrait qu'ce soit le cas. Mais ça fait longtemps qu'y a plus de logique. Certes, j'viens de m'réveiller mais j'me réveille souvent dans mes rêves. J'crois qu'c'est la réalité mais c'est l'imaginaire qui m'accueille les bras grands ouverts. J'plisse les yeux. L'cadavre est toujours là, il s'avance vers moi en étendant les bras comme un zombie. J'me roule en boule au fond du lit, contre l'mur. J'tremble un peu, je crois. Fuck. Il s'rapproche toujours. J'peux rien faire pour l'en empêcher. J'ferme les yeux pour chasser l'corps qui s'barre aussi facilement qu'une apparition. L'est parti quand j'rouvre les paupières. J'pousse un soupir de soulagement. Putain Zero, tu peux pas être aussi lâche. Reprend-toi en main, merde. Foutues hallucinations. Faut croire que j'perds vraiment la boule. Et soudain j'me retrouve à frissonner, complètement seule, devant l'inexorable réalité. Faut être lucide ma fille, tu t'en sortiras pas, t'es même plus capable de faire la différence. T'es pathétique, un peu, et tu t'en fous. Ouais, j'm'en fous. D'façon, la réalité vaut pas la peine d'être vécue si c'est pour renoncer en échange à toute chance d'accéder à l'imaginaire. Pensées noires. Pas bon. J'f'rai mieux de m'méfier avant que ça dégénère.
J'me lève. Direct à la salle de bain, j'avale une gorgée d'eau à même le robinet. J'croise mon reflet dans l'miroir et faut dire que j'fais peur. J'pousse un soupir. Si j'm'écoutais, j'resterais prostrée sur mon lit en attendant d'me faire un nouveau trip. Putain, j'rêve que d'ça, un aller simple pour l'imaginaire. Mais j'me retrouve à tenter d'mettre un peu d'ordre dans mes idées en prenant une douche, à coiffer un peu mes cheveux, à maquiller mes cernes trop grandes et mes yeux fatigués. Ça y est, j'suis presque jolie. J'retourne à ma chambre en jetant un petit coup d’œil préventif, histoire d'être sure que l'autre cadavre est bien parti. J'me débarrasse de ma serviette mouillée, j'enfile une culotte de dentelle, le soutien-gorge le plus affriolant que j'trouve, celui qui couvre le moins possible, une jupe trop courte, un petit chemisier échancré qui laisse apparaître un large décolleté. Pour améliorer l'tout, j'rajoute une paire de bas apparents. J'me regarde dans la glace, satisfaite. Faut bien avouer que j'me suis surpassée. En route pour voir Reno. J'suis sure qu'il va être ravi d'me voir. Surtout sapée comme ça.

J'pénètre chez lui sans sonner. Pas besoin, d'façon j'prends mes aises avec lui. Il est là mais j'vais pas vers lui, non. J'm'adosse au mur, les yeux fixés sur lui. J'sais qu'il m'regarde. C'est tout l'intérêt d'la chose. Un sourire en coin s'dessine sur mes lèvres colorées carmin. J'fais mine de m'étirer, juste pour le plaisir d'voir la chose qui m'sert de haut remonter en dévoilant mon ventre plat. Alors, on ne dit plus bonjour ? j'lance d'une voix claire, un sourire scotché sur les lèvres.

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RENO'S SQUAT
RENO&ZERO
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J’vis à l’envers. J’dors l’jour et j’bouge la nuit. J’dois pas être conçu normalement, c’doit être ça l’explication, la solution. Ou alors c’le boulot. J’m’en tape, en fait. Après tout, d’toute façon, c’pas savoir l’pourquoi du comment qui va changer la donne, alors au diable. Tout c’que j’sais, c’est qu’j’vais m’coucher alors qu’la Nouvelle-Orléans s’réveille, qu’j’vais sûrement raté quelques trucs parce que j’vais m’lever en fin d’aprem et qu’j’risque fort d’partir vers l’imaginaire avant d’avoir l’temps d’émergé du sommeil. Quoi qu’il en soit, j’dois marcher du cinéma au squat, une bonne d’mi-heure à pied. J’commence à croiser les doigts pour pas m’prendre la pluie sur la gueule en cours de route, parce que p’tain ça m’ferait vraiment chier un truc du genre. J’pas d’parapluie, encore moins d’bagnole, juste la veste qu’j’ai taxé au mec dans l’opium fumerie l’aut’jour et un paquet d’clope, qui protège pas vraiment d’l’eau. Alors, comme à chaque fois qu’j’fais l’chemin, j’m’en allume une. C’la routine qui commence à prendre, et qui s’intègre d’plus en plus en m’donnant la sensation d’toujours répéter les mêmes mouvements, inlassablement. Ça m’fait chier, ça ouais, mais j’y peux pas grand-chose. J’arrête d’réfléchir, et j’laisse mes pieds m’conduire. J’m’arrête même pas l’temps d’foutre le feu au bout d’ma cigarette. Pas envie, pas l’temps, pas la motive. J’continue d’marcher, la tête baissée, la clope entre l’pouce et l’index. J’regarde pas les gens qu’je croise, j’en ai rien à foutre d’leur gueule, tout c’que j’veux c’est r’trouver mon matelas. J’m’en tape de la tronche d’ceux qui croient m’reconnaître, d’ceux qui flippe en m’voyant parce qu’ils ont une simple idée de c’que j’pourrais leur faire. J’continue d’penser, j’accélère l’rythme, j’me grouille pour p’voir rentrer chez moi l’plus rapidement possible.

La d’mi-heure s’écoule, et j’vois enfin l’bout du ch’min. J’rentre, j’jette ma veste sur un meuble qu’j’ai totalement improvisé, en arrivant là, et j’fous d’la musique en branchant l’tourne-disque. J’laisse résonner l’son d’AC/DC pendant qu’j’retire l’pull que j’avais enfilé hier soir avant d’partir. J’prends l’premier t-shirt qu’j’ai sous la main, blanc, tout con, déchiré au col, et j’le passe. J’vire mes godasse, d’vieilles chaussures d’armée qu’j’avais choppé dans un magasin quand j’tais ‘core au lycée. J’pas changé d’godasses d’puis. J’les envoies valser dans un coin d’la pièce, sans grande délicatesse -mais la délicatesse, j’l’emmerde- et j’me laisse tomber sur l’matelas posé à même l’sol. Avant bras sous la tête, j’défais d’l’autre main la sangle d’ma ceinture et j’jette un r’gard autour de moi. C’t’un endroit dégueulasse, où l’odeur d’la clope froide s’mélange avec celle d’la moisissure. Pas d’canapé, pas d’télé. Une table, un matelas, un plan d’travail et une étagère remplie d’vieilles bobines d’cinémas, dont la plupart on été am’nées par Maganda. Et j’l’entends rentrer, j’regarde vers elle, j’la fixe alors qu’elle s’adosse au mur. J’détaille sa t’nue, provocante, aguicheuse. Si elle s’baisse, j’vois tout. J’vois d’jà une partie d’son soutif, et j’sens qu’ça m’fait un truc, juste en d’ssous d’la ceinture. J’soupire, et j’détourne les yeux pendant qu’elle s’étire. Elle veut m’faire bander, en m’dévoilant certaines partie d’son corps, j’en suis sûre. - Alors, on ne dit plus bonjour ? J’pose mon avant bras sur mes yeux. - F’croire qu’non. Comme si j’allais la saluer alors qu’elle vient pour m’exciter.

Pendant un moment, j'me demande c'que j'fous là. C'est vrai quoi, c'est pas comme si j'devais m'battre pour baiser, alors pourquoi est-ce que j'm'obstine à m'en prendre à la seule personne qui refuse. Précisément pour ça, sans doute. Il en a envie autant qu'moi, j'le sais, mais il se contrôle et j'déteste ça. Les règles morales, c'est juste un système imposé par les faibles pour se protéger des forts. C'est comme des moutons qui interdiraient aux loups d'les bouffer. On peut s'approcher mais on touche pas. J'aime pas les règles morales. Si j'veux baiser, j'vois pas pourquoi j'pourrais pas, même si j'connais pas le mec - ou la nana - c'est naturel, donc nécessaire. Si on veut pas coucher avec moi, tant pis. Mais qu'on le veuille et qu'on m'résiste quand même, j'peux pas le supporter. C'est comme ça avec Reno. Y a qu'à l'regarder pour voir qu'il veut m'serrer mais il se prive parce que j'sais pas qui lui aurait dit non dans un de ses trips. Y a qu'lui pour pas voir la stupidité d'la situation. Il fait peur aux gens, Reno. Parce qu'il fait parti des forts, parce qu'il sait c'qu'il veut et qu'il le prend sans aucun remord ni aucun respect. Parce qu'il fait c'qu'il veut sans se soucier d'l'effet que ça peut avoir sur les autres. Il m'fait pas peur, Reno, pas vraiment. P't'être parce qu'j'respecte sa façon d'être ? J'prétends pas l'avoir analysé, ni avoir gagné sa sympathie, ni même être certaine qu'il m'fera jamais d'mal, mais j'crois qu'le degré d'liberté qu'il a atteint m'fascine. Et j'veux l'attirer au moins autant qu'il m'attire.

Il pose les yeux sur moi avant de soupirer et d'regarder ailleurs. A croire qu'il aime pas quand j'm'étire. F’croire qu’non. Il cache ses prunelles bleues derrière son bras et j'pousse un soupir ostentatoire en guise de réponse. Pour un peu, tu me ferais presque fuir. Rabat-joie. J'sais qu'il va pas garder cette barrière bien longtemps, il pourra pas résister à toucher avec les yeux s'il peut pas l'faire avec son corps. Tu pourrais au moins me r'garder, que j'ai pas fait l'chemin jusqu'ici pour rien je minaude. Plus il essaye de résister, plus je l'tente, c'est comme ça. Insupportable mécanique. J'enlève pas mon haut, ce serait trop facile, pas assez intéressant. Je joue avec les boutons du ch'misier. J'les ouvre, c'est stratégique, et puis j'les referme avant d'les rouvrir d'nouveau. Je sens ses yeux fixés sur mes doigts. J'esquisse un sourire. C'est pas comme si j'm'en débarrassais d'un coup, là, c'est plus tendu. Il se raidit quand j'les ouvre, se relâche quand j'les referme. Mais on connait tous les deux la suite. C'est répétitif. J'arrête pas. Puis j'me lasse. Y a pas assez d'action, j'm'ennuie. J'compte sur la provocation pour l'achever. Pourquoi tu m'baises pas ? J'vais finir par croire que y a que les filles qui veulent pas qu'tu les prennes qui sont capables de t'faire bander. J'laisse mon haut ouvert, lui offrant une pleine vue sur mon soutien-gorge noir. J'caresse mes seins d'un doigt rêveur, l'regard brûlant fixé sur lui. Qu'il cède, bordel.

J’fais tout pour éviter d’la regarder, j’vais jusqu’à foutre mon bras sur mes yeux, mais c’t’encore pire : j’imagine c’qu’elle peut bien être entrain de faire, et j’ai les idées qui fusent. J’la vois juste à côté d’moi entrain d’se toucher, d’se foutre à poil et d’me narguer. Salope, si j’te choppe, tu prendras tellement cher qu’tu pourras plus t’asseoir. J’serre les dents et l’plus discrètement possible, j’tente d’alléger la pression d’mon jean sur mon entrejambe. Alors qu’j’ai des images de plus en plus chaudes qui m’viennent en tête, qui frôlent limite le porno et qui m’foutent la trique comme pas possible, j’me r’dresse et j’choppe l’premier pull qui traine sur l’matelas pour l’poser sur mon jean. Elle s’rait trop contente de voir qu’elle m’fait bander. J’tente tant bien qu’mal de la fixer dans les yeux, mais putain, les miens retombent toujours sur son décolleté étonnamment conséquent pour l’reste de ses mensurations. Et v’là qu’mon imagination me r’joue des tours, et j’les vois dans mes mains pendant qu’j’les tripotes et qu’mon froc d’vient de plus en plus serré. Chaudasse, si j’te baise tu vas dépasser ton cota d’orgasmes. J’voudrais bien détourné l’regard, débander surtout, mais p’tain j’reste fixé sur ses doigts qui jouent avec ses boutons. J’me r’tient d’lui gueuler d’stopper ça, sinon j’vais finir par lui sauter d’ssus. J’me mord l’intérieur d’ma joue, si fort qu’je commence à saigner. Et ses doigts.. Ses putains d’doigts qui n’arrêtent pas d’montrer et d’cacher sa paire d’seins. Et là, j’vois qu’elle s’arrête. J’lève les yeux au ciel, remerciant j’sais pas qui, jusqu’à c’que j’vois qu’elle a laissé l’chemisier ouvert et qu’j’peux voir son soutif en dentelles qui cache pas grand-chose. Bordel de merde, j’sais pas si elle l’a fait exprès ou pas, mais j’peux même apercevoir l’bout d’un d’ses tétons pendant qu’elle s’tripote les seins avec un doigt. T’as qu’à l’foutre dans ta chatte, ton doigt, si t’as si envie qu’ça d’te faire baiser, mais m’fait pas chier avec tes conneries. J’la maudis, cette salope. J’la maudis autant qu’elle m’excite. J’peux pas r’fermer les yeux, sinon j’ai l’image d’elle entrain d’me sucer qui m’saute à la gueule et si j’réussi à la chasser, j’la vois entrain d’jouir pendant qu’elle m’fou ses seins dans la tronche. Merde, j’arrive plus à détacher l’regard de c’putain d’téton qui dépasse, et l’envie d’lui arracher son soutif à la con avec les dents est d’plus en plus forte. Retiens-toi Sterv, r’tiens-toi. J’réussis à r’monter jusqu’à son visage, mais son r’gard provocateur et aguicheur m’foudroie et si j’descend jusqu’à sa bouche, j’peux pas m’empêcher d’imaginer ses lèvres qui entourent ma queue. Va t’faire foutre, Zero. Par moi, putain. Viens t’faire foutre par moi. J’finis par réussir à détacher complètement mes yeux d’elle et j’passe une main sur mon visage. J’me sens bizarre. D’habitude, j’pas à attendre, j’les saute direct. Mais là.. J’ai l’impression qu’j’vais exploser, qu’mon jean va exploser. Ça m’fait limite l’effet d’une brûlure. Merde, merde, merde ! J’capitule, j’peux pas resté assis comme ça à la mater entrain d’me chauffer et d’se chauffer aussi par la même occasion. J’décide de bouger, d’changer d’position, et j’me fou à plat ventre sur l’matelas. J'répond même pas à ses paroles : comme si elle savait pas l'effet qu'elle m'faisait, ne s'rait-ce qu'un peu; Au moins, j’suis sûr qu’elle verra pas qu’elle m’fait bander comme un taureau. Putain, j’ai bien fait d’desserrer la sangle d’ma ceinture.

J'laisse échapper un rire silencieux quand j'm'remarque que ses efforts pour pas m'voir sont vains. Faut voir les choses en face, il peut pas s'empêcher d'me regarder. Il fout un pull récupéré au hasard sur son jean dans un geste particulièrement significatif. Effort pathétique. S'il croit que j'vais pas d'viner qu'il doit bander comme jamais, il s'plante. J'vois qu'il a les yeux rivés sur mon décolleté, incapable de s'en détacher. On croirait un papillon de nuit qui vole autour d'une ampoule, s'en rapproche trop près et finit par s'y brûler, simplement parce qu'il peut pas l'ignorer et s'barrer. Reno est exactement pareil. Il voudrait s'détourner d'moi, se soustraire à ma vue mais il en est impuissant. Il s'raidit tellement quand mes doigts viennent peloter mes seins que j'me retiens d'afficher un sourire victorieux. Tu fais moins le malin maintenant, monsieur je peux pas te baiser. Ses yeux dérivent sur ma bouche. J'rejette la tête en arrière, m'appuyant contre l'mur. J'me mords la lèvre inférieure, doucement, mes yeux à demi-clos posés sur lui, sans cesser d'faire courir mes doigts sur ma poitrine. Tu vois c'que tu pourrais avoir ? Sois pas con, Reno. T'as qu'une seule chose à faire. Faut juste que tu cesses de ret'nir tes pulsions. Il m'regarde plus le connard. Mais la main fébrile qu'il passe sur son visage veut tout dire. Il répond pas, s'étale à plat ventre sur son matelas crasseux sans m'regarder. Enfin chéri, t'as toujours pas compris que celle qui fait la loi ici c'est moi ? J'ai pas l'intention de t'laisser t'en sortir aussi facilement, crois-moi. Un sourire s'pose sur mes lèvres. C'est pas gentil d'm'ignorer comme ça. J'm'approche de lui à pas de loup. Il m'regarde toujours pas, mais j'imagine qu'il m'entend arriver, j'suis pas si silencieuse que ça et puis il doit quand même pas s'attendre à c'que j'reste assise sagement dans mon coin. J'me laisse tomber à genoux à côté de lui. J'relève le vieux t-shirt foutu qu'il porte. Mes doigts s'promènent sur sa peau, sans pudeur. J'ai pas son autorisation mais j'm'en fous. Ils s'aventurent sous son t-shirt : sur ses épaules, jusqu'à sa nuque, avant de redescendre dans la zone que j'ai dénudé, jusqu'à la limite de son jean. Il s'retourne brusquement, sans doute dans l'intention de me dire de déguerpir - j'ai bien compris à force que j'le fais chier, à l'chauffer comme ça alors qu'il s'refuse à m'serrer - mais j'lui en laisse pas le temps. J'm'assois sur lui à califourchon, exhibant mes seins sous son nez. Un sourire provocant sur mes lèvres écarlates, j'me débarrasse définitivement du ch'misier. Trop encombrant décidément. C'est mieux comme ça, tu ne trouves pas ? j'lui sussure à l'oreille. J'sais que j'le fais bander, suffit d'voir comme il s'retient d'me sauter d'ssus dans la seconde près. Et puis faut dire que j'le sens aussi, au niveau de son entrejambe durcie. J'mordille légèrement son lobe d'oreille avant d'balader ma bouche sur son visage : menton, joues, lèvres, bout du nez, front, paupières, rien n'est épargné. Ça ne sert à rien de te battre, tu finiras par craquer chéri, j'peux te l'garantir.

Vas crever en enfer, salope. J’me r’tiens d’lui cracher les pire saloperies à la gueule, d’lui trouer l’torse pour qu’elle m’lâche enfin. Mais j’sais qu’même avec les entrailles à l’air, elle s’rait capable d’insister pour que j’la tringle, cette chienne. - C’est pas gentil d’m’ignorer comme ça. Mais vas t’faire foutre ! J’réponds pas. Pas parce qu’j’en ai pas envie, ça non, mais parce qu’j’en suis totalement incapable. J’pourrais pas aligner une phrase sans passer pour un con, j’pourrais même pas contrôler c’que j’lui sortirais, à cette garce. J’l’entends s’approcher, s’rapprocher dangereusement d’moi, même. J’ai bien envie d’me barrer et d’l’enfermer là, l’temps qu’elle dégonfle et qu’elle r’froidisse. Mais j’peux même pas bouger, bordel d’merde, j’peux pas bouger parce que j’sais qu’avec la trique qu’j’ai j’pourrais pas aller bien loin sans sauter la première gonzesse que j’croiserais, et qu’j’peux pas faire ça dans la rue en plein jour si j’veux pas finir au trou pour toutes les merdes qu’j’ai pu faire. J’fou ma tête entre mon bras, et j’espère qu’elle s’prenne les pieds dans j’sais pas qu’elle objet merdique qui pourrait trainer et qu’elle s’explose la gueule sur l’sol. Mais j’l’entends s’laisser tomber à côté d’moi, et j’mords mon bras quand elle commence à soul’ver mon t-shirt pour passer ses mains en d’ssous. Epaules, nuque, omoplates. J’prie presque pour pas qu’elle descende plus bas, pour pas qu’elle caresse au niveau d’mon jean, pour qu’elle s’contente d’un putain d’massage si ça lui f’sait plaisir. Mais non, la garce, elle s’sent obligé d’toucher partout, et surtout c’putain d’endroit hypersensible qu’est l’bas d’mon dos. J’ouvre légèrement la bouche en sentant les frissons r’monter l’long d’ma colonne vertébrale. Si elle continue, j’vais lui briser la sienne. J’la sens descendre encore plus, vers l’point l’plus sensible d’la partie, et j’peux pas m’empêcher d’me r’tourner brusquement pour qu’elle arrête ça et pour qu‘elle finisse par s‘barrer d‘chez moi, quitte à c‘que c‘soit dans une boîte en fer parce qu‘j‘l‘aurais découpée en morceau. Sauf qu’j’ai pas l’temps d’faire un autre mouvement ou d’prononcer un mot, une insulte, qu’cette furie s’retrouve déjà à califourchon sur moi, prête à s’faire trouer dès qu’j’lui en donnerais l’feu vert. Elle m’fout sa peur d’nibards sous l’nez, et j’sens qu’mon jean d’vient vraiment trop serrer. J’peux même pas essayer d’me foutre une image dégueu en tête, style Tito entrain d’baiser une vieille, parce qu’j’la vois toujours à poil entrain d’faire bouger ses putains d’seins sous mes yeux et qu’bordel, ça m’excite d’plus en plus. Et v’là qu’elle retire totalement son p’tain d’chemisier à la con, qui cachait pas des masses. J’vois désormais c’fameux téton qui dépasse toujours d’beaucoup plus prêt et l’envie d’lui arracher l’soutif est tellement forte qu’j’ai vachement d’mal à rester d’marbre. Ma queue peut bien prouver qu’j’le suis d’ailleurs pas. - C’est mieux comme ça, tu ne trouves pas ?, qu’elle me d’mande en collant sa bouche à mon oreille d’façon à c’que ses seins soient presque collés à ma bouche. J’déglutis, j’peux toujours pas répondre. Bordel, mais enlevez moi c’putain d’jean ! J’me r’tiens pas lui baiser la poitrine, d’pas lui arracher sa putain d’culotte et d’pas la serrer là, maintenant, tout d’suite. Ça s’rait animal, bestial et tellement bon. J’ferme les yeux quand elle s’met à caresser mon visage, mais quand elle arrive aux paupières, et qu’je sens encore plus intensément qu’si j’la saute pas j’vais finir par d’venir dingues, j’attrape son poignet et la fusille du regard. - Arrêtes ça. Tout d’suite. Mais malgré moi, j’laisse percevoir qu’ma respiration comme à s’accélérer dangereusement et j’suis obligé d’me saigner les joues pour pas lui faire sa fête dans la s’conde prêt.

L'absence de réponse est plutôt éloquente. Il veut que j'me barre en vitesse, que j'déguerpisse d'ici et que j'revienne pas. Que j'arrête de l'tenter alors qu'il s'obstine à pas vouloir me baiser. S'il m'résistait pas tant, j'aurais peut-être plus tant envie d'me l'faire. Il enfouit sa tête dans le creux de son bras, espérant sans doute que quand il relèvera la tête, j'aurais disparu comme un mauvais songe, comme une hallucination créée par la dross, comme le zombie d'tout à l'heure. Désolée mon mignon mais il est absolument hors de question que j'renonce maintenant. Pas alors qu't'es sur le point d'craquer. Il s'raidit quand j'promène mes mains dans son dos et ça m'fait sourire. J'dois avoir touché un point sensible parce qu'il s'retourne mais avant qu'il ait eu l'temps d'prononcer le moindre mot, j'me fous sur lui, chose qu'il a pas l'air d'vraiment apprécier. Il répond toujours rien. A croire que j'lui fais perdre l'usage d'la parole. En même temps, c'est vrai qu'y a rien à dire. Bien sur que j'suis mieux sans haut, tout comme je serai mieux sans soutif. C'est une idée ça. Mais ce serait presque trop facile. J'veux l'voir céder lentement, pendant que j'dégomme ses défenses une par une. Une vraie garce. J'm'en fous. Ça m'excite drôlement d'me conduire comme une salope, et faut croire qu'ça l'excite encore plus. Il ferme les yeux, sans doute un essai désespéré d'se soustraire à mon image - et d'échapper à mes seins que j'lui agite sous l'nez. Me dis pas qu'ça t'fait pas plaisir chéri, je sais qu't'adores ça. Sa main vient brusquement agripper mon poignet qu'il retient fermement. M'adresse un r'gard des plus noirs. Faut croire qu'il m'supporte plus. Ça m'fait bizarre, d'habitude quand j'viens pour baiser, on est plutôt content. Arrêtes ça. Tout d’suite. Sa respiration s'accélère. Il a d'plus en plus de mal à s'contrôler, suffit d'le regarder pour le voir. Sa voix n'est pas aussi ferme qu'il l'aurait voulu. Tu tiendras pas longtemps chéri, j'te l'garantis. T'es sur que c'est c'que tu veux qu'je fasse ? Que j'm'arrête alors qu'tu bandes comme jamais ? J'lui adresse un sourire angélique, plein d'une fausse compassion qui m'donne envie d'gerber. J'suis sure qu'il m'déteste à un point inimaginable à cet instant. D'façon, j'arrêterai pas, on l'sait très bien tous les deux, mais j'ai envie d'voir si il est encore capable de répondre oui. J'croise mes jambes derrière/contre son dos, rapprochant par la même occasion nos bassins dans une étreinte brûlante. J'me colle contre lui, mes seins se pressent contre son torse pendant que j'griffe doucement son dos de ma main libre. Mon souffle ardent vient s'écraser sur son cou que j'me mets à mordiller. Craque, bordel, craque. Il m'tient toujours le poignet, ça m'embête. J'voudrais bien qu'il m'lâche mais j'suis sure qu'à demander gentiment, j'obtiendrai aucun résultat, c'est de Reno qu'on parle quand même. J'baisse la tête et j'dépose mes lèvres sur ses doigts, le dos de sa main, quand j'atteins son poignet, il m'lâche aussi brusquement qu'si j'l'avais brûlé et j'esquisse un sourire triomphal. Désormais en pleine possession de mes moyens, j'me recule un peu pour me laisser le champ libre. J'ai un sourire en coin en voyant sa ceinture déjà ouverte. Mes doigts caressent son entrejambe à travers le tissu. Puis j'm'attaque au bouton de son jean qui cède sans résister. J'lui lance un regard particulièrement suggestif pendant que j'me relève légèrement, entreprenant de l'en débarrasser.

Ça fait beaucoup, là. J’commence m’sentir engourdi, limite pris au piège parce qu’j’ai pas la force d’la faire bouger d’mon torse. J’me r’dresse sur les coudes j’continue d’la maudire et d’prier pour qu’elle s’prenne j’sais pas quel putain d’objet dans la gueule et qu’elle finisse par enfin m’lâcher. Toutes les images les plus dégueulasses y passent, les plus tordues aussi, mais j’sens qu’elle est juste au d’ssus et qu’ses seins vont pas tarder à venir s’écraser sur moi et j’suis incapable d’débander. Au moins, t’es sûr d’pas être impuissant, sur c’coup là. Ça m’fait l’effet d’une brûlure dans l’froc, comme si j’avais passé dix ans au trou et qu’j’étais prêt à m’faire la première qu’j’aurais sous la main. J’la maudis, putain, parce qu’cette foutue première c’est elle, et qu’j’ai pas intérêt à la sauter. J’vais jusqu’à espérer qu’Maganda, ou qu’Syrie, voire même Niels débarque pour m’sortir d’cette merdre dans laquelle j’suis. Ne la baise surtout pas, Sterv, ne la baise surtout pas. Mais plus j’me répète cette putain d’phrase dans la tête, plus j’ai envie d’lui arracher l’peu d’tissu qu’elle a sur elle. J’essaie d’me montrer convaincant en lui disant d’s’arrêter là, du mieux qu’je peux, mais j’arrive même pas à garder mes yeux dans les siens tellement son décolleté est proche d’mon nez. J’aurais jamais pensé pouvoir être autant excité par une salope pareille. J’peux même pas lui dire qu’elle m’fait aucun effet, elle a qu’à s’reculer pour d’quelques centimètres pour sentir qu’c’est pas l’cas et qu’j’lui f’rais bien les pires saloperies. J’suis obligé d’respirer par le nez : si j’l’ouvre, j’suis presque sûr qu’elle en profitera pour m’balancer un d’ses seins dans la bouche, tellement elle est tordue. En plus, si j’me permet d’prendre une inspiration en l’ouvrant, elle r’marquera encore plus qu’j’arrive même pas à contrôler c’putain d’air dans mes poumons, mais qu’c’est plutôt elle qui a les cartes en mains. - T’es sûr que c’est c’que tu veux que j’fasse ? Que j’m’arrête alors qu’tu bande comme jamais ? J’me r’tiens d’lui en décoller une, mais j’sais qu’si j’la frappe elle risque d’finir comme les autres et, dans un sens, elle aura eut c’qu’elle cherche d’puis qu’on s’connait. J’voudrais bien lui faire ravaler son putain d’sourire merdique mais au lieu d’ça, j’me r’trouve à déglutir en appréhendant l’reste. J’ai d’plus en plus l’impression qu’elle finira par avoir c’qu’elle veut aujourd’hui, et ça m’fait doublement chier : j’sais pas c’qui peut arriver si j’la baise, la voix paraissait vachement sérieuse dans c’trip, et après j’sais qu’elle m’fera chier parce que j’ai craqué. J’allais lui répondre quand j’sens ses jambes qui s’resserrent autour d’moi et son bassin qui vient s’coller au mien. J’savais qu’elle allait pas s’arrêter là, et j’m’attendais à avoir ses seins contre mon torse dans quelques s’condes dans tous les cas. J’dois m’retire de pas passer ma main sous sa jupe, et d’pas lui faire ouvrir ses cuisses pour aller jusqu’à la caresser. Pour ça, j’suis obligé d’tenir l’matelas et j’resserre mon emprise autour d’son poignet. Entr’ses griffures et ses morsures, j’met ma tête en arrière et j’soupire. Mais quand j’la sens qui rapproche ses lèvres au niveau d’mon poignet, j’suis obligé d’la lâcher, pour pas qu’mon cas empire. Et j’la vois, qui s’approche d’mon jean, et qui commence à m’caresser à travers. J’serre d’plus en plus les dents, en lui lançant des regards plus noirs les uns qu’les autres et en même temps, j’me tanne qu’elle l’enlève enfin, qu’elle desserre cette p’tain pression. J’attends tellement ça qu’j’la laisse faire, j’la laisse r’tirer l’bouton et même l’jean tout entier. J’reste en appui sur mes coudes, et j’la fixe. J’la fixe pendant qu’j’sens sa main s’glisser sous mon caleçon, et qu’elle commence à m’caresser. J’peux pas m’empêcher d’inspirer, et j’serre toujours plus les dents, mais j’sais qu’elle voit bien dans mes yeux qu’j’attends qu’une chose : qu’elle continue.

Il y arrive pas. Suffit d'le r'garder pour voir qu'il parvient pas à m'ignorer. Quoi qu'il fasse, il peut pas s'empêcher d'me regarder. Il s'redresse légèrement, s'appuyant sur ses coudes, sans toutefois réussir à trouver la force et l'envie de m'virer d'au-dessus d'lui. Quand je pense qu'il refuse toujours d'coucher avec moi. Mais au fond, c'est beaucoup plus amusant. Ce s'rait chiant, s'il était comme tous les autres, s'il m'baisait sans se faire prier. L'intérêt, c'est d'jouer avec ses nerfs, d'multiplier les provocations pour l'faire craquer. Le chauffer et l'voir galérer vainement pour m'résister, ça m'fait mouiller. C'est comme le jeu du chat et d'la souris. En mieux. Parce qu'y a pas d'amour là-dedans, juste une attraction au-d'là du raisonnable - et l'message du mec inconnu d'son trip. Faut être con quand même pour y croire, pour refuser d'me serrer juste à cause de ça. Bon, j'suis mal placée pour en parler, vu toutes les hallucinations que j'me traine, ma peur irrationnelle de toute étendue d'eau, et autres bizarreries qui m'entourent. Il a d'la volonté l'petit, faut bien le lui reconnaître, un autre que lui aurait sans doute déjà cédé. Il doit vraiment y croire dur comme fer, à c'que lui a dit la voix dans son trip. Le pauvre arrive même plus à m'regarder dans les yeux parce qu'il fixe mes seins d'un œil avide. Un sourire malsain s'étire sur ma bouche. J'ai envie d'lui d'mander c'que ça lui fait. Pour une fois, il n'est plus l'prédateur, celui qui a le contrôle, non, c'est la foutue proie. Ma proie. C'est moi qui décide, moi qui mène le jeu. Et il peut résister autant qu'il le veut, il peut toujours prétendre le contraire, mais à cet instant, il n'est qu'une poupée entre mes mains expertes, une marionnette dont je tire les ficelles. Tu peux toujours essayer d'te défendre mon joli, au final c'est moi qui aurai l'dessus. Comme pour appuyer mes réflexions, j'le vois déglutir sans parvenir à répondre. J'sais qu'il s'efforce de contenir sa rage, qu'si une autre lui avait sorti ça, il l'aurait sans doute déjà claquée. Mais il pourrait plus s'arrêter et ça signifierait m'baiser après alors il peut pas l'faire. C'est bête, hein. J'rapproche mon bassin du sien, histoire d'le stimuler encore plus. La pression sur mon poignet s'fait plus forte, histoire de bien m'montrer les efforts qu'il doit déployer pour pas m'sauter immédiatement. Il rejette la tête en arrière, pousse un soupir qui m'fait sourire. J'vois ses doigts qui s'crispent sur l'matelas. J'm'approche d'son poignet et il m'lâche dans la s'conde. Endroit sensible ? C'est plus pratique d'avoir les deux mains libres dans cette situation. Quand j'commence à l'caresser, j'le vois qui serre les dents en me lançant des regards hargneux. Et pourtant, il dit rien. Il ne fait absolument rien pour m'en empêcher alors que j'sais pertinemment qu'avec sa force, il pourrait m'obliger à arrêter dans la s'conde, et il sait que j'le sais. J'fais glisser son jean et j'le lui retire. Il laisse rien sortir. Pas un mot, pas une exclamation qui servirait à m'prouver qu'il veut pas d'ça. Parce que la vérité, c'est qu'il en a envie autant qu'moi, voire plus. Au lieu d'ça, il m'regarde. Il m'regarde et attend. J'le regarde aussi en retour. J'passe ma main sous son caleçon et j'continue de l'caresser, pendant qu'mes yeux agrippent les siens. Pas besoin d'être devin pour voir qu'il a aucune envie que j'arrête. Je stoppe mon mouvement, dépose mes lèvres sur son cou, sur son torse, et j'descends. Arrivée au niveau stratégique, j'lui lance un regard en coin qu'il peut déchiffrer sans peine pendant que j'lui ôte son caleçon. J'lui adresse un sourire provocateur. Il sait très bien c'que ça veut dire. Essaye de m'résister avec c'que j'm'apprête à t'faire. Il peut toujours essayer, il y arrivera pas. D'ailleurs, il a même plus l'air d'avoir encore assez de volonté pour ça. Ma bouche épouse le contour de sa queue que ma langue vient titiller. Je lui offre un moment d'éternité dans une existence dénuée de la moindre valeur qu'est la réel. Il trouve rien à y redire, en fait, il a l'air de prendre son pied.

J’arrive pas à croire qu’elle a réussi à aller jusqu’là, la salope. Putain d’merde, j’sais pas si j’préfère qu’tu vires ta connasse de main d’là ou qu’t’accélères la cadence. Qu’j’la laisse passer sa main sur ma queue comme ça, et qu’j’suis incapable d’me bouger l’cul pour la faire jarter, j‘aurais jamais pensé ça. Et plus elle continue ses mouvements d’va-et-viens avec sa main, plus j’m’imagine c’qu’elle pourrait bien faire si j’finis par la tringler dans les règles d’l’art. J’voudrais bien la coller au mur et la prendre par d’vant ou par derrière, lui faire essayer toutes les p’tains d’positions qu’j’pourrais connaître et inventer. Et j’suis sûr qu’ça s’rait l’pied. N’lui montre pas qu’elle gagne, connard ! Et pourtant c’est l’cas, elle est entrain d’gagner tellement elle m’fait un p’tain d’effet. Honnêtement, à c’rythme là, j’sais même plus c’qui m’excite le plus entre les images qui m’viennent, toutes plus poussées les unes qu’les autres -et surtout beaucoup, beaucoup plus chaudes- et ses doigts qui glisse sur mon entrejambe. L’mélange des deux, sûrement, qui m’fait c’te putain d’sensations dans tout l’corps. La pute, elle est douée en plus. J’ai l’imite envie d’lui montrer c’que c’est d’baiser avec moi, d’lui faire voir qu’tous les autres mecs qu’elle a put s’taper avant c’était d’la sous-merde comparée à c’dont j’suis capable. Parce qu’avec moi, elle comprendra c’que c’est qu’l’orgasme, c’qui s’passe quand j’décide d’faire jouir une nana. Elle saura c’que ça fait qu’d’avoir plusieurs orgasmes d’affilés. Après tout, elle fait pas mal d’efforts pour pouvoir l’savoir, nan ? Et ces efforts, j’les ressens. J’les ressens parfaitement. Tellement qu’j’me r’tiens d’lui r’foutre sa main où elle l’avait mise quand elle la r’tire. Mais j’bouge pas, j’peux pas. J’reste à la r’garder et j’attends d’voir la suite, c’qu’elle pourrait bien faire d’plus pour m’faire craquer pour d’bon. J’ai ma p’tite idée, mais j’dis rien, j’la suis du regard. Et j’ferme les yeux quand j’la sens embrasser mon cou, et descendre sur mon torse. J’mords ma lèvre, aussi, au moment où elle s’approche d’nouveau d’mon caleçon. J’en étais sûr, qu’elle allait passer à ça. C’est p’t’être pas l’plus original qu’une nana ait put faire pour les préliminaires avec un mec, mais faut dire qu’c’est utile, même quand c’est elle qui l’fait. Surtout quand c’est elle, crétin, admets-le ! J’baisse mes yeux sur elle quand j’la sens tirer mon caleçon, et j’sens que c’qui suit a d’grandes chances d’me plaire, y a pas d’doutes. J’la fixe, elle et son r’gard d’catin bas d’gamme, avec son sourire provoquant comme pas possible et surtout bien explicite. J’regarde sa bouche qui saisit ma queue, et j’la suis des yeux pendant qu’elle monte, et qu’elle descend, entourant parfaitement la forme d’mon entrejambe. J’ouvre la bouche, et j’pousse un râle, j’soupire et j’laisse même sortir un p’tit bruit qui pouvait bien prouver qu’fallait qu’elle s’arrête. Y faudrait, pourtant, parce qu’sinon elle aura réussi, elle aura touché à son but et j’passerais pour un con dans l’histoire. J’rejette encore une fois la tête en arrière pendant qu’j’la sens m’titiller avec sa langue. J’agrippe encore plus l’matelas pour pas la toucher, et j’finis par m’cambrer quand elle fait j’sais pas trop quel mouvement avec sa langue mais qui m’fait d’l’effet dans chaque cellule nerveuse d’mon corps. J’suis à la limite d’arracher l’matelas quand elle recule sa bouche. Et maintenant ?

Il peut toujours se récrier et refuser d'coucher avec moi, il a pas l'air de passer un moment si désagréable que ça. Suffit d'le regarder, d'l'écouter, pour voir qu'ça lui plait. Faut voir les bruits et les mouvements qu'il fait. Il m'touche pas, comme s'il pouvait encore passer pour indifférent. Il agrippe l'matelas encore un peu plus fort quand j'm'écarte. Ca t'déplait tant qu'ça qu'je retire ma bouche ? Toujours un sourire sur les lèvres, j'me demande c'que j'vais bien pouvoir inventer pour l'faire céder. J'ai pas l'habitude qu'on s'obstine comme ça, à pas me sauter. D'autant que c'est pas comme s'il doutait d'ses capacités et qu'il avait peur d'décevoir. J'suis sure qu'il assure au pieu, et qu'c'est différent. P't'être que j'en ai marre à la fin, du sexe bien gentillet. J'ai envie qu'on m'maltraite un peu. Et Reno semble le mieux placé pour ça. Je sais comment il est. Violent. Aussi bien dans la vie qu'au lit. Et j'ai envie d'expérimenter ça. J'veux voir c'que ça peut donner. J'veux qu'il me fasse mal. Juste pour l'adrénaline, pour éprouver une sensation au-dessus du reste, pour me prouver que je suis aussi vivante ici que dans l'imaginaire, que j'suis pas qu'un putain d'cavadre ambulant qu'est là qu'pour trainer ses restes au pays des rêves. J'me relève lentement. Toujours l'regard fixé dans ses yeux brûlants. J'ouvre la fermeture de ma jupe - enfin si l'on peut appeler ce minuscule bout d'tissu d'cette façon - et quand j'sens son regard sur moi, j'la fais glisser doucement le long d'mes jambes. La jupe finit à mes pieds et j'me retrouve en culotte. Pour l'peu qu'elle cachait, d'toute façon. J'ai pas d'besoin d'le voir pour savoir qu'il m'regarde. Bien sur qu'il m'regarde. Qui ne le ferait pas ? J'm'éloigne de lui. J'sais qu'il doit s'demander c'que j'fous, qu'il doit en vouloir plus, mais n'ai-je pas déjà prouvé que j'aimais jouer avec ses nerfs ? Directement l'tourne-disque. J'enlève AC/DC d'façon déjà terminé, j'farfouille un peu dans ses disques jusqu'à en trouver un qui m'plait. J'laisse un sourire s'installer sur mes lèvres et j'le mets. 6ème chanson, heureusement que j'suis douée, j'arrive presque au début. You know that it would be untrue, you know that I would be a liar if I was to say to you girl, we couldn't get much higher. Un putain d'sourire s'dessine sur mes lèvres alors que j'm'approche à nouveau d'lui. C'est pas juste en fait. Regarde-toi, t'es à moitié à poil et pas moi. Il faudrait y remédier, tu ne crois pas ? Je dégrafe mon soutif sans une hésitation, le laisse tomber dans un coin. J'm'allonge sur lui. Come on baby, light my fire j'viens lui susurrer à l'oreille.
Bordel, serre-moi. Tu crois qu'ça m'plait d'quémander comme ça, d'm'habiller comme une pute et d'me mettre en quatre juste pour avoir ne serait-ce qu'une chance de baiser avec toi ? A nous voir comme ça, on croirait qu'c'est toi qui est à ma merci mais en vérité, c'est moi qui suis en train d'faire tout c'que j'peux pour te faire céder alors que toi, t'avais rien d'mandé. Est-ce qu'ça m'rend pas un peu pathétique dans l'histoire ? Obligée d'me conduire comme une chienne en chaleur. La comparaison est bien trouvée. Comme un chien obligé de réussir un tour pour avoir un peu d'affection de son maître, j'suis obligée d'lui faire une gâterie pour qu'il fasse attention à moi. Obligée d'le pousser dans ses retranchements pour qu'il cède. Lui, il a au moins assez d'volonté pour tenter d'me résister - de la stupidité, certes, mais tout de même. Depuis est-ce une corvée de m'baiser ? Au fond, c'est moi la conne. P't'être bien, même sans doute mais j'ai pas envie d'renoncer pour autant. Pas maintenant qu'j'suis arrivée jusque là. Qu'j'ai pas fait tout ça pour rien. Il va céder, j'y compte bien.

Et la voix est revenue dans ma tête. Elle résonne cette salope, elle me répète son p’tain d’message à la con sans ciller, sans s’arrêter, tout l’temps. J’ai presque l’impression d’venir fou. J’l’entends à nouveau m’dire qu’il faut surtout pas qu’j’baise Zero parce qu’une putain d’merde risque d’me tomber d’ssus. J’me d’mande bien c’qui peut être assez grave pour pas m’laisser la sauter alors qu’elle est presque à poil d’vant moi, chaude, et qu’elle m’demande qu’à ouvrir ses cuisses pour qu’j’lui fasse comprendre c’que c’est qu’le cul, l’vrai, pas c’lui qu’elle connait par cœur. Elle sait pas c’que ça fait d’niquer pour d’vrai, d’sentir qu’on atteint l’orgasme, parce qu’c’est pas avec des caresses douc’rettes qu’on peut r’sentir l’vrai plaisir. Le sexe c’pas fait pour être doux, c’pas fait pour être pratiqué qu’par des couples niais et mielleux. J’plains tous les mecs qui ont finit comme ça, parce qu’ils ont tout simplement perdu l’usage d’leur queue et d’leurs couilles à force d’baiser leur vache. Mais c’te putain d’voix, j’l’emmerde. J’l’oublis, j’la fout dans un coin d’ma tête et j’regarde Zero entrain d’retirer l’bout d’tissu qu’elle avait sur l’cul. Elle dévoile sa p’tite culotte d’dentelles et elle se r’tourne, s’barre, en laissant ma queue à l’air. J’sais pas si elle s’arrête et si c’est l’cas, j’sais même plus si j’dois la maudire d’s’arrêter là où r’mercier l’ciel. J’la suis du r’gard en m’redressant un peu plus, et en lâchant un peu l’matelas. J’passe une main sur mon visage pendant qu’elle trifouille à mon tourne-disque. Touches pas à ça, p’tain. Elle fouille, cherche j’sais pas quoi et j’avoue qu’ça m’déplait pas mal qu’on touche à ma platine, qui est sûrement c‘qui a l‘plus d‘valeur dans c‘squat. J’continue d’la fixer, pas vraiment pour la mater mais plus pour vérifier qu’elle fait pas d’conneries avec mes vinyles. Elle finit par en mettre un et par choisir une chanson, avant d’revenir vers moi. Et là, j’dis pas, mes yeux s’posent direct sur ses seins pendant qu‘la voix d‘Jim Morrison c‘met à résonner dans toute la pièce. Pur réflexe masculin, on va dire. Après tout, que l’seul homme qui n’aurait pas envie d’mater sa poitrine m’jette la première pierre. Elle a des seins plutôt conséquents, c’pas pour les planquer et n’pas en faire profiter les autres, on l’sait bien. A la manière dont elle s’approche d’moi, j’comprends bien qu’elle est loin d’en rester là et j’pince mes lèvres. Faut être rationnel : après tout, c’t’un trip qu’j’ai eu, et on sait tous qu’les voix dans les trips, faut pas les prendre au sérieux. J’l’ai jamais fait, et encore heureux : une d’elles m’avait dit d’courir m’suicider. Mais j’sais pas, celle là, elle était p’tain d’flippante quand même. Comme si c’était un.. Un mort, v’là l’mot. Un connard d’fantôme, sûr’ment trop frustrer d’pas pouvoir la baiser lui-même. Elle r’prend la parole et j’me force à planter mes yeux dans les siens. - C’est pas juste en fait. Regardes-toi, t’es à moitié à poil et pas moi. Il faudrait y remédier, tu ne crois pas ? Bah vas-y, fous toi à poil, tiens. Et l’pire c’est qu’elle l’a fait, qu’elle a r’tirer son soutif en l’foutant dans un coin d’la pièce, j’sais pas trop où. J’le regarde disparaître derrière la table et j’repose quasi immédiatement mes yeux sur sa poitrine. Normal. Elle s’allonge sur moi et j’sens bien qu’ça m’fait d’l’effet. J’la fixe et j’soupire quand elle vient m’murmurer les paroles des Doors à mes oreilles. J’sais pas pourquoi j’fais ça, mais machinalement j’me laisse tomber dos à plat sur l’matelas et j’pose une main dans son dos, qu’j’fais descendre et qu’j’passe en d’ssous d’sa culotte. J’baisse les yeux sur son épaule en même temps qu’j’baisse ma garde et j’sens qu’le piège s’referme sur moi, qu’elle aura finalement eut c’qu’elle voulait. Et douc’ment, j’laisse mes doigts glisser entre ses cuisses.

J'enlève ma jupe. Juste comme ça, sans un avertissement. Et puis j'm'écarte. Il m'suit des yeux, sans doute en train de chercher à comprendre c'que j'fous. Arrivée devant sa platine, j'lui jette un petit coup d'oeil pour voir qu'il s'est relâché, il s'est un peu redressé et a lâché le matelas qu'il tenait d'une main crispée depuis tout à l'heure. J'sens son regard posé sur moi pendant que j'farfouille à la recherche d'un vinyle. Je sais qu'il déteste qu'on touche à ses affaires et qu'il a qu'une envie : que j'm'éloigne de sa platine. J'l'énerve et ça m'amuse. J'prends mon temps alors, pendant qu'il épie le moindre de mes mouvements, histoire de vérifier que j'casse rien. T'es gentil Reno, mais je sais quand même me servir d'une platine. J'finis par choisir un vinyle des Doors et j'reviens vers lui. J'm'autorise un petit sourire quand j'vois qu'ses yeux s'arrêtent immédiatement sur mes seins. Il pince les lèvres et j'me demande c'que ça peut bien vouloir dire. J'm'en préoccupe pourtant pas plus que ça, parce que si j'devais déchiffrer toutes les expressions de Reno, on aurait jamais l'temps d'baiser. Son regard accroche le mien quand j'lui parle. Pas besoin d'être télépathe pour savoir c'qu'il pense. J'lui adresse un sourire en coin pendant que j'me défais d'mon soutif qui atterrit je sais pas trop où. Il regarde d'nouveau mes seins, sourire sincère sur mon visage. J'me fous sur lui, l'entends soupirer pendant qu'j'lui murmure la chanson à l'oreille et il se laisse tomber sur l'matelas. Dès qu'il pose sa main sur mon dos, j'devine c'qui va suivre. J'sens sa main qui descend et j'me réjouis du trajet qu'elle emprunte. J'souris quand sa main se glisse dans ma culotte. Et ses doigts entre mes cuisses. J'ferme pas les yeux, non, j'le regarde pendant qu'il fait courir ses doigts dans ma chatte. Et c'est bon, bordel, tellement bon que j'finis par gémir, pendant qu'j'agrippe ses cheveux. Que quand il s'arrête, j'ai presque envie qu'il recommence. Presque, parce que la suite s'annonce mieux encore. Si on en est arrivés là, c'est qu'il a oublié cette foutue voix d'son trip à la con ou qu'il a enfin réalisé qu'c'était qu'une hallucination d'plus et qu'elle a aucune réalité. Rien ne va arriver s'il me baise. Que quelqu'un comme Reno, qui fait toujours tout ce qu'il veut sans se soucier des autres, puisse croire à des conneries pareilles, ça m'étonne. Et ça m'agace un peu, aussi. C'est vrai quoi, c'est de Reno dont on parle. Le type violent qui agit sans se préoccuper le moins du monde des conséquences de ses actes. Mais après tout, une personne extérieure ne peut pas juger de la réalité d'un trip. C'est comme toutes les hallucinations quotidiennement qui m'entourent. Pour les autres, le simple fait que j'puisse y croire parait aberrant. Et pourtant ça semble si vrai à mes yeux que ça s'mêle à la réalité sans que j'puisse distinguer la moindre différence. P't'être qu'au fond, c'est pareil pour lui. Et qu'c'est pour ça qu'il voit pas la stupidité de cette idée. A moi d'lui démontrer qu'il fait fausse route et que y a aucun risque. J'emprisonne son visage entre mes mains, pour plonger mes yeux dans les siens. Fais-moi l'amour.

C’est sa poitrine. Sa p’tain poitrine en fait, qui fait tout c’t’effet. J’le sais bien, et j’imagine qu’elle s’en doute aussi. La plupart des nanas foutues comme elle ont des p’tits seins, mais pas elle. J’dis pas qu’elle a un physique difficile, au contraire. Elle est même plutôt bonne, faut dire. Mais ses seins, à mon avis, ça reste un p’tain d’argument à soumettre ! En tous cas, n dirait bien qu’Zero aime l’passage de mes doigts entre ses cuisses, surtout quand j’me met à la caresser. Elle accroche une fois d’plus son r’gard au mien et j’la fixe avec intensité tout en accélérant les mouvements d’mes phalanges. Et on dirait bien qu’ça lui plait, vu la tête qu’elle tire. J’accélère les caresses, et j’finis par passer deux doigts à l’intérieur. Elle gémit, j’souris avec mon air d’vieux vicieux en manque. J’vais un peu plus loin et j’remarque bien qu’ça l’excite pas mal, et pas seulement à sa tête. Elle agrippe mes tifs et dans un dernier geste, j’retire ma main en la f’sant r’monter sur son cul, l’long d’son dos, et j’la passe dans ses cheveux à elle. J’sens ses mains qui s’renferme autour d’mon visage et j’la fixe toujours. - Fais-moi l’amour. qu’elle me dit. J’comprend alors qu’elle, elle a rien pigé à l‘affaire. C’dans des moments comme ça qu’on s’rend compte qu’les histoires sur les blondes, comme quoi elles sont plus connes qu’les autres, bah elles sont p’t’être pas fausses au final. OK, c’bien beau, elle m’fait bander, elle m’branle, elle m’suce, et elle s’en sort plutôt bien -j’peux pas dire qu’elle est pas douée avec sa langue ou ses doigts, c’serait vraiment raconter d’la merde, et j’l’avoue. OK, c’tout aussi beau, j’la fais mouiller -j’en ai la preuve sur mes doigts- j’lui met un doigt, ou plutôt deux. On s’amuse bien ensemble, on s’plait, on s’excite mutuellement, on prend notre pieds pour les préliminaires -et encore, elle a rien vu : si moi j’y étais allé avec la langue, elle aurait tellement joui qu’même les morts l’auraient entendus. Mais faut qu’elle comprenne, bordel de merde, qu’j’peux pas la sauter. J’pas envie d’prendre d’risques, l’pélo il avait l’air bien sérieux dans c’foutu trip et j’ose pas imaginer c’qu’il va m’faire tomber sur la gueule si j’finis par la sauter alors qu’j’peux tringler toutes les gonzesses qu’je veux, d’gré ou d’force -l’un comme l’autre, c’est vachement excitant : dans l’premier cas, elle fait les préliminaires et avec un peu d’chance j’tombe sur la déesse d’la pipe, et dans l’deuxième elle s’débat tellement qu’ça vire au sado-maso parce qu’j’suis obligé d’l’attaché et d’la bâillonner pour qu’elle la ferme. Mais elle, j’peux tout simplement pas m’la faire, et c’pas d’mon plein gré. N’empêche qu’j’lui souris et qu’j’finis par coller mes lèvres sur les siennes en redescendant ma main gauche l’long d’ses seins, d’son ventre, et en la r’mettant entre ses cuisses pour r’prendre là où j’m’étais arrêter. Sauf qu’je compte pas la baiser pour autant, et autant qu’elle le pige toute d’suite : j’profite du fait qu’elle gémisse tellement qu’elle fasse pas attention à c’que j’fais avec mon autre main et j’choppe l’verre d’eau qui traine à côté du matelas d’puis hier soir. J’retire ma main, j’recule mon visage, et j’finis par lui balancer l’contenu à la figure. Et encore, heureusement pour elle qu’c’était que d’l’eau.

Il est doué, y a pas à dire. Et son regard pendant qu'il m'caresse. Il s'fait plus rapide, passe deux doigts, et ça m'plait bordel. Il m'regarde avec un air pervers quand j'gémis et ça m'fait sourire. J'aime bien Reno, même s'il est aussi violent que vicieux, incapable de faire quoi qu'ce soit d'bien ou d'se préoccuper du mal qu'il fait aux autres. Au fond, c'est plus facile d'vivre comme ça. Ouais, faut croire qu'il a choisi la bonne voie. Il s'débrouille pour s'faire plaisir, qu'ce soit au détriment des autres ou pas. Il hésite pas. J'aimerais avoir sa force. Mais la vérité, c'est qu'j'suis incapable d'me comporter d'cette façon. Parce que même si j'suis défoncée, même si j'me préoccupe jamais des conséquences d'mes actes, j'peux pas m'en prendre comme ça à autrui, j'y arrive pas, et puis faut dire que j'peux toujours essayer, dans l'genre poids plume et force de moineau, j'suis pas mal. Il écarte sa main, qui suit l'chemin de mes fesses jusqu'au haut d'mon dos, pour finalement atterrir dans mes cheveux. J'enferme son visage entre mes mains, il s'laisse faire sans rien dire, et j'plonge mes yeux dans les siens. Il cherche pas à s'dégager, il m'regarde simplement. Il répond rien et j'me demande si j'aurais pas dû employer un autre terme mais baise-moi, ça sonnait vachement moins bien à l'oreille. D'façon, c'est du pareil au même, c'est pas comme si j'm'attendais à qu'il tombe amoureux d'moi. Ni comme si j'en avais envie. L'amour, c'est pas mon truc. C'est trop agaçant, j'pourrais pas supporter quelqu'un en permanence, d'voir répondre à toutes ses questions et prétendre être normale pour lui. J'déteste la jalousie, j'déteste les restrictions. J'pourrais pas m'fixer avec une seule personne et promettre d'lui être fidèle. Et puis au fond, j'ai pas envie qu'on m'aime. Y a aucune raison d'm'aimer. J'le mérite pas. J'suis qu'une paumée, une pauvre conne accro à l'imaginaire, incapable d'imaginer sa vie sans. J'cherche même pas à changer, parce qu'j'en ai pas envie. J'aime ma putain d'vie comme elle est, aussi pathétique soit-elle. Il m'adresse un sourire et ses lèvres s'écrasent les miennes. J'sens sa main qui glisse sur mes seins, mon ventre, et qui retrouve sa place entre mes cuisses presque naturellement. Et l'va qu'il recommence ses mouvements. J'ferme les yeux et j'me mets à gémir sans pouvoir m'en empêcher - et c'est pas comme si je devais éviter d'le faire, il est bon, autant qu'il le voit. J'fronce les sourcils en l'sentant retirer sa main, mais j'm'attends à c'qu'il recommence bien vite. Jusqu'à c'que j'sente un liquide m'sauter au visage. J'ouvre les yeux instantanément. Qu'est-ce que c'est que c'bordel ? J'le regarde sans comprendre. J'vois l'verre qu'il tient dans sa main. Moi qui ruisselle. J'ai l'visage trempé. J'm'essuie doucement les yeux. J'me tais pendant quelques secondes, les yeux fixés sur lui, remplis d'incompréhension. Ça fait partie de ta notion du sexe ? J'fais la grimace, parce qu'ça m'plait pas tellement d'être trempée et puis ça a pas l'air d'l'amuser tant qu'ça. J'passe ma main dans mes cheveux mouillés, et j'me redresse. J'me demande c'qu'il a foutu, pourquoi il m'a balancé son verre d'eau à la figure. On était bien partis pourtant, qu'est-ce qu'il avait besoin d'nous interrompre dans notre élan ?

Fallait bien qu’elle pige où j’voulais en venir, quand j’lui disais qu’j’pouvais pas m’la faire. J’me tue à lui répéter d’puis j’sais pas combien d’temps qu’il est hors d’question qu’j’la saute, au moins l’temps d’en savoir un p’tit peu plus sur c’foutu mec et d’pouvoir voir s’il était sérieux ou pas, même si j’avais aucune foutue idée de comment en connaître plus sur lui. Après tout, j’me vois mal faire des r’cherches pour « un mec dans un trip qui dit que ». Mais j’entends sa voix dans ma tête, elle résonne, ça m’fait quand même flipper. J’pas envie d’me faire descendre juste pour son cul alors qu’j’peux chopper qui j’veux, où j’veux, quand j’veux et qu’j’compte pas arrêter d’me servir d’cette sorte d’pouvoir avant très, très longtemps. Parce que m’faire descendre, j’crois bien qu’c’est la seule merde qui puisse m’arriver. Plus rien peut plus m’foutre dans la merde, au point où j’en suis, si c’n’est la faucheuse elle-même. Et encore, j’pigerais pas trop si elle voulait ma peau : j’lui ai amené une partie d’ses derniers arrivants. La nana du bar, d’l’autre jour, qui si ça s’trouve a finit par clapser quand j’l’ai laissée sur l’sol, baignant dans un mélange de pisse et d’sang. La meuf de la cave, aussi, où j’suis allé trop fort pour qu’elle supporte. (…) Bref, j’lui ai ramené pas mal d’nouvelles recrues, au final. Et si j’viens quand même à crever, j’l’emmène avec moi, la Zero : après tout, c’est parce qu’j’l’aurais finalement niqué qu’j’boufferais les pissenlits par les racines. Aucune poufiasse n’mérite que j’risque ma vie pour la sauter. Pas elle, ni une autre. J’irais jamais m’foutre en l’air pour du cul, faut pas rêver : j’préfère encore m’faire castrer -quoi que. Alors j’continue d’la fixer, sans rien dire, sans broncher. Mais en voyant la tête qu’elle fait après s’être r’çue l’eau, j’ai juste envie d’éclater d’rire, et pourtant j’reste sérieux, limite impassible. Elle r’garde le verre et s’essuie les yeux en f’sant couler tout l’maquillage qu’elle s’était mit sur la face. Vue comme ça, on dirait limite qu’elle a une gueule de panda. Elle s’tait, et ça m’étonne : j’m’attendais à des cris, des insultes. Une baffe, p’t’être même. Des griffures. Une attaque de furie quoi. Mais non, elle reste là à m’fixer comme un chien qu’on engueulerait sans raison ou un gamin complètement con. Comme une nana qui vient juste d’voir l’bon Dieu apparaître d’vant elle. - Ça fait partie de ta notion du sexe ? Elle grimace, j’me retiens d’me marrer. Faut pas qu’j’rigole, elle va croire qu’j’ai fait ça juste pour la faire chier et qu’on va s’envoyer en l’air : mais c’est faux. Je compte pas m’la faire, merde à la fin. Alors je garde le même air, celui du type blasé qui en a totalement rien à foutre de c’qu’elle peut bien dire. J’sais qu’elle va pas tarder à s’énerver, la Zero. Le contraire s’rait étonnant : que la première nana qui accepterait d’se faire doigter et d’se prendre un verre d’eau dans la gueule avant d’baiser s’présente à ma porte, on s’amusera bien ensemble ! J’finis par soupirer quand elle se redresse, et j’plante mes yeux dans les siens en évitant soigneusement tout r’gard à la dérobée sur ses nibards. - Dégages, Zero. Elle va gueuler, c’est sûr. Mais entr’nous, moi, j’ai rien d’mandé. C’t’elle qu’est v’nue, qui s’est foutue à poil d’vant moi et qui a commencé à m’branler et compagnie. Si elle s’était pas ramené, j’en aurais pas fait un drame, même si j’avais qu’ça m’a pas déplut. Jusqu’à maintenant.

Il m'balance un verre d'eau à la figure. J'le regarde interloquée. Ca a pas l'air d'le choquer tant que ça. En fait, il a l'impression d'en avoir rien à foutre, même quand j'ouvre la bouche. Le pire dans tout ça, c'est même pas l'eau que j'me suis prise, c'est sa réaction. Ou plutôt son absence de réaction. Sa putain d'expression complètement neutre. Mais Reno n'est pas neutre. Reno aime voir, faire, souffrir les autres. Reno est un connard, mais un connard qui jouit toujours de l'incompréhension de ses victimes. J'comprends pas pourquoi il prend pas son sourire en coin qui lui donne un putain d'air vicieux. Pourquoi il s'fout pas d'moi en disant qu'j'ai l'air d'une sale gueule avec les ch'veux trempés et l'maquillage qu'a coulé. Pourquoi il s'moque pas en disant qu'il m'a bien eue. C'est vrai quoi, juste au moment où j'pensais qu'il avait cédé, qu'il allait s'laisser faire sans rien dire, le v'la qui s'rétracte. Merde à la fin. Tout ça à cause de son trip débile. Il a qu'à faire plus gaffe avant d'se camer. J'veux bien qu'ce soit dur d'relativiser, mais il a qu'à plus y penser. Ca doit pas être si dur quand j'suis à moitié à poil devant lui et qu'j'lui fais des trucs. J'suis pas prétentieuse mais j'aime la fausse modestie, j'suis bonne et j'le sais. Sauf qu'le voilà qui soupire et qui fixe ses yeux dans les miens. Dégages, Zero. J'fouille son visage à la recherche d'une expression, d'un tic qui m'ferait comprendre qu'il s'fout d'moi et qu'il est pas sérieux. Mais il a l'air de l'être plus que je ne l'ai jamais vu. Il r'garde même pas mes seins, non, il a les yeux sur moi mais j'ai l'impression qu'ils passent à travers, comme si j'étais transparente. Comme s'il ne me voyait pas, comme si je n'existais pas. J'préfère encore son mépris, sa haine, ses moqueries à cette indifférence glaciale. Alors j'arrache mes yeux à l'étreinte des siens et j'me relève d'un coup. T'es un vrai connard. Tu le sais ça ? Tu te prends pour qui pour me faire ça ? Qu'est-ce que t'as à la fin ? J'suis pas assez bonne pour toi ? Trop consentante pour te plaire ? Ou alors tu t'sens même pas capable d'me baiser correctement, t'as peur d'pas souffrir la comparaison ? Haha. T'as raison, si j'étais toi j'aurais honte. T'en es réduit à violer des pauv'filles qu'avaient rien demandé alors que quand quelqu'un d'pas trop moche s'offre à toi, t'es pas foutu d'la prendre. Tu m'fais pitié. J'veux le faire chier un maximum, j'ai envie de tout casser. Sauf que y a rien à balancer dans son putain de squat. Mes yeux finissent par s'poser sur son évier plein d'cadavres de bouteilles. Pour agrémenter mon discours, j'prends une des bouteilles qui trainent et j'la balance le plus violemment possible. Elle va s'exploser sur le sol, brisée en mille morceaux d'verre. Bonne chance à lui pour ramasser. Parait qu’t’aimes la souffrance. T’es servi, maintenant. Si tu marches dessus parce qu’t’as l’habitude d’trainer sans godasses, tu vas l’sentir. T'es vraiment trop con, bordel. Bien sur qu'c'est hypocrite, qu'c'est moi l'problème dans l'histoire. Que l'pauvre avait rien d'mandé et qu'c'est moi qui m'suis ramenée dans l'but d'le faire céder. P't'être que j'aurais dû m'y attendre, p't'être que j'le mérite au fond, qu'j'avais qu'à pas l'tenter et à lui foutre la paix. Ouais, c'est possible. Ou bien c'est l'karma qui m'revient en pleine face, faut croire qu'j'ai pas été assez gentille. Enfin, on sait tous que c'est qu'des conneries. Juste une excuse pourrie pour les merdes qui nous arrivent. J’ai été conne d’penser qu’il allait finir par m’baiser juste parce qu’il m’laissait l’sucer.

J’ai jamais compris l’obstination de certaines personnes. Non, c’est non. J’lui dit qu’j’peux pas la baiser alors j’la baiserais pas, point barre, au revoir rideau. J’sais, c’est s’foutre de la gueule du monde que d’dire ça : j’me gêne pas pour violer les salopes qui refusent d’écarter les jambes en plein milieu d’une ruelle un peu plus sombre qu’la norme. Et parfois ça va plus loin, j’vais plus loin, j’fais pas qu’les sauter contre leur gré. Mais j’compte pas non plus buter Zero, pas maintenant en tous cas. ‘Fin, après c’sûr qu’ça dépendra d’c’qu’elle fera à cause de sa colère, mais c’t’une autre histoire. Alors j’la fixe, encore, toujours, sans ciller. Faut pas croire qu’j’vais m’laisser tenter comme ça. J’crèverais pas pour une partie d’baise. Merde quoi, pourquoi elle s’contente pas des préliminaires ? Au pire, si c’qu’on fait là lui convient pas, j’y vais avec la langue. On m’a toujours dit qu’j’étais doué avec, que j’savais faire des p’tits mouvements qui f’saient « mouiller comme pas possible ». Et Zero est tellement chaude qu’je sais qu’ça lui plairait autant, voire même plus que les autres ! Mais non. Elle, elle veut la totale. Elle veut savoir c’que ça peut bien faire d’se taper Reno Sterv. Et j’la comprend, dans un sens. Moi aussi, j’aimerais bien savoir c’que ça fait d’coucher avec moi, même si m’prendre une queue dans l’cul ça m’ferait pas trop triper. Après, si elle elle veut s’en prendre une, j’suis pas contre d’lui faire goûter c’que ça fait. Dans tous les cas, j’réagis pas à son r’gard plein d’incompréhension et j’me dis qu’elle doit d’jà être entrain d’m’insulter d’tous les noms dans sa tête. T’es jamais contente, en fait. Si j’avais su, j’l’aurais foutu dehors à coup d’pied au cul avant qu’elle m’pète les couilles, parce qu’là elle se r’lève et s’met à gueuler et ça m’fait foutrement chier. - T’es un vrai connard. Tu le sais ça ? Oui. - Tu te prends pour qui pour me faire ça ? Qu’est-ce que t’as à la fin ? L’envie d’baiser sans pouvoir. - J’suis pas assez bonne ? Au contraire. - Trop consentante pour te plaire ? Ou alors tu t’sens même pas capable d’me baiser correctement, t’as peur d’pas souffrir la comparaison ? Si j’te saute, tu vas en r’demander, connasse. - Haha. T’as raison, si j’étais toi j’aurais honte. Mais t’es pas moi. - T’en es réduit à violer des pauv’filles qu’avaient demandé alors que quand quelqu’un d’pas trop moche s’offre à toi, t’es pas foutu d’la prendre. J’vais t’faire ta fête, si tu continue. - Tu m’fais pitié. Et pourtant, c’est toi qui quémande comme une chienne en chaleur. J’la r’garde s’approcher d’l’évier du coin d’l’œil, appuyé sur mes coudes, et j’sens que j’connais bien la suite. Bingo, une première bouteille vient s’écraser sur le sol et explose dans des dizaines d’éclats. Merde. T’façons, j’nettoie presque jamais et c’pas l’bordel qu’elle est entrain d’me foutre qui changera quelque chose à mes mœurs. - T’es vraiment trop con. Hypocrite, qu’j’ai envie d’lui gueuler à la figure. C’pas moi qui vient écarter les jambes dans l’but d’me faire baiser, entre nous. Alors j’me redresse, j’la r’garde, et j’m’avance vers elle. J’prend son visage entre deux doigts et j’la force à m’regarder. J’m’en branle si elle a mal ou quoi qu’ce soit, honnêtement c’est l’dernier d’mes soucis sans compter la fin du monde. J’reste là et j’finis par lui dire, mon visage tout prêt du sien : - Faut vraiment qu’j’te rappelle qu’j’ai jamais eu l’intention d’te sauter et qu’c’est toi qu’est v’nu t’foutre à poil d’vant moi ? C’limite si tu t’es pas ramener la chatte à l’air pour t’faire baiser. J’la lâche, certes un peu violemment, et j’me r’cule. J’vais vers la platine, j’retire le vinyle des Doors et j’met à la place un vieux disque de Scorpions. Blackout. J’m’adosse au mur, et j’la fixe droit dans les yeux. - Par contre, si tu veux continuer à t’amuser, t’as qu’à t’allonger sur l’matelas ou sur la table, écarter les jambes, et m’laisser faire. Et j’passe ma langue sur mes lèvres de façon on n’peut plus subjective pour illustrer mes propos.

J'crie et il répond pas. Il dit rien quand la bouteille s'écrase sur le sol. Au fond, j'imagine qu'il s'en fout. Suffit d'regarder où il vit. Il tient à rien ici, si ce n'est sa platine, mais j'suis pas assez folle pour oser bousiller un truc pareil - d'abord parce que c'serait un crime de m'en prendre à un tel objet, et aussi parce que si j'le faisais, il m'tuerait certainement dans la s'conde. Littéralement, bien sur. J'le fais chier à m'énerver comme ça, c'est certain, mais il prend même pas la peine d'répliquer. Sans doute parce qu'y a rien à répliquer et que d'toute façon, je l'écouterai pas, il le sait aussi bien qu'moi. Finalement, il s'lève et s'approche, les yeux fixés sur moi. Il emprisonne mon visage entre ses mains, sans aucune délicatesse, pour m'obliger à l'regarder. Il serre trop fort mais j'vais pas m'plaindre. J'soutiens son r'gard. Faut vraiment qu’j’te rappelle qu’j’ai jamais eu l’intention d’te sauter et qu’c’est toi qu’est v’nu t’foutre à poil d’vant moi ? C’limite si tu t’es pas ramenée la chatte à l’air pour t’faire baiser. Ah quelle classe, Reno, décidément, tu m'impressionnes. J'lui lance un r'gard noir mais la vérité c'est qu'j'ai rien à répliquer parce qu'il a pas tort. C'est moi qui suis venue l'emmerder avec ça, même si ç'avait pas l'air d'lui déplaire. Il avait presque cédé, merde à la fin. Il doit vachement y croire à son putain d'trip pour refuser aussi obstinément d'me baiser. Et puis faut bien dire que s'il l'faisait, j'pourrais pas m'empêcher d'le narguer avec ça pendant des s'maines. Lui dire constamment qu'il est pas foutu d'résister à une nana bien foutue. Et ça, ça l'ferait bien chier, j'crois. Il m'relâche brusquement et s'éloigne. Il change de disque. J'reconnais Blackout et j'lui accorde qu'il a au moins d'bons goûts musicaux, à défaut d'être quelqu'un d'bien. Il s'pose contre l'mur et m'regarde. - Par contre, si tu veux continuer à t’amuser, t’as qu’à t’allonger sur l’matelas ou sur la table, écarter les jambes, et m’laisser faire. Il s'passe ma langue sur les lèvres, au cas où j'aurais pas compris, peut-être. Il fait un peu pervers, comme ça, surtout avec l'regard qu'il m'lance. J'pourrais m'exécuter aussitôt mais ça s'rait un peu pathétique quand même. Alors j'réplique. Juste pour la forme, parce qu'c'est un peu inutile quand même. D'façon, on sait déjà tous les deux comment ça va finir. Non mais tu me prends pour qui ? Tu crois que j'suis qu'une fille facile, qui s'contente de la sous-catégorie quand elle peut pas avoir c'qu'elle veut ? Tu crois qu'tu peux juste m'dire ça comme ça et t'attendre à c'que j'réplique pas ? Tu crois que j'suis qu'une salope dont tu peux faire c'que tu veux ? Parce que si c'est ça, tu te plantes. Complètement. Et mes sentiments, t'y as pensé à mes sentiments ? Mes sentiments ? Bah ouais, je commence à être vexée à la fin, merde quoi. J'lui lance un r'gard noir pour appuyer mes paroles mais j'sais aussi bien que lui qu'il m'prendra pas au sérieux. Moi non plus j'me prendrais pas au sérieux si j'étais lui. Faut être logique, il sait très bien qu'j'éprouve rien pour lui. La tête me tourne, la colère me quitte. Je vacille. Bien sur que c'est comme ça qu'il m'perçoit. Faut voir combien j'suis pathétique, à m'exciter toute seule alors qu'c'est exactement c'que j'suis. Lui, il en a rien à foutre, il m'regarde lui crier dessus comme une malade avec son air blasé. Connard, tu m'fais passer pour une folle là. J'ai pas envie d'me laisser faire comme ça, d'm'incliner d'vant lui. Mais en même temps, après tous les efforts que j'ai fait, j'mérite bien ça. Et puis, il est plutôt bon Reno. Est-ce que j'ai vraiment envie d'me priver d'ça par pure fierté ? J'vais m'laisser tomber sur l'matelas. J'hésite un instant avant d'm'allonger. J'dis rien, j'le regarde pas, mais j'devine le sourire narquois qu'il affiche. Ouais, j'suis faible. Moi je cède. Et alors ?

J‘la fixe et pourtant, j‘l’écoute pas. Ou pas assez attentivement pour comprendre, déchiffrer ce qu’elle peut bien gueuler dans son élan de colère. J’aurais presque envie de rire là, en la regardant limite entrer dans un état second. Elle a l’air assez conne, comme ça. Elle est presque totalement rouge, ça fait pitié. N’importe qui voudrait lui balancer un verre d’eau glacé à la gueule pour qu’elle reprenne son air blafard qu’elle a d’habitude. - (…) Et mes sentiments, t’y as pensé à mes sentiments ? J’manque d’m’étouffer avec ma salive. Senti.. Senti-quoi ? J’crois qu’elle s’fout d’ma gueule. D’où elle a des sentiments dans une situation comme celle là ? Qu’est-ce ‘ça vient foutre là, au beau milieu d’un jeu purement et simplement physique ? Elle espère quoi, qu’j’vais la sauter et qu’elle va m’passer la corde au cou ? Si c’est le cas, elle peut aller s’doigter ou s’faire sauter par un ch’val : j’préfère crever sous les talons aiguilles d’un pute qu’j’aurais payé plutôt que d’me balancer au bout d’une corde pour les beaux yeux d’une donzelle qui a, pour tout atout, une paire d’airbag plutôt bien gonflé et un cul pas trop mal. J’refuse d’appartenir à quelqu’un, qu’une personne ou une autre ait l’monopole, l’exclusivité sur moi. J’veux pouvoir glisser mes doigts entre les cuisses d’une nana sans avoir à subir la crise de jalousie d’une autre. J’hésite entre prendre peur et éclater de rire. J’me contente de m’taire, tout simplement. Vaut mieux, sinon ça risque de partir en couille. Et ce, totalement. Alors j’continue d’la fixer, sans pour autant recommencer à m’humecter les lèvres. J’peux pas m’empêcher, cependant, d’afficher un sourire à la fois narquois et prétentieux quand j’la vois s’diriger vers l’matelas. Elle s’allonge pas pour autant, et j’fronce légèrement les sourcils. - Et bah ? Allonges toi. J’m’avance, une main dans ma poche arrière de jean tout en passant l’autre dans mes cheveux. J’la fixe, j’la détaille. C’est parfait, j’aurais qu’à lui retirer sa p’tite culotte pour pouvoir reprendre là où on s’était arrêté. J’m’appuie contre la table, attendant qu’elle s’allonge. J’continue d’la regarder, j’prête plus attention aux détails de son physique. J’passe au d’là de ses protubérances mammaires et j’commence à m’dire que même sans ce double détail imposant elle pourrait m’faire craquer. C’est une jolie fille, Zero. Ses dents du bonheur, ça lui donnerait presque un certain charme, d’ailleurs. Même si pour le cul, y a pas besoin d’être charmante : suffit de savoir s’débrouiller pour faire bander un mec. Et là plupart du temps, c’pas bien sorcier. Un p’tit geste peut suffire pour qu’la barrière s’lève. J’m’avance vers elle une fois qu’elle est allongée, et j’me délecte déjà de c’qui va s’passer. J’retire ma main d’ma poche, et j’me laisse tomber à g’noux sur le matelas. J’la fixe et j’m’avance, j’m’étend au dessus d’elle. J’pose ma bouche sur la sienne, j’mord sa lèvre. J’descend ma main sur ses seins, son ventre, et jusqu’à ses cuisses. J’passe un doigt, puis deux, entre. J’remarque que c’est toujours aussi humide. J’souris. Malgré sa colère, elle est toujours aussi excitée, on dirait bien. J’laisse mes lèvres glisser dans son cou, et j’passe ma langue sur sa poitrine. J’m’y attarde, je joue avec ses tétons. Et je recommence ma descente. Toujours plus bas, jusqu’à arriver au point sensible. J’embrasse l’une de ses cuisses, mes mains posées sur les deux. J’pars du milieu et j’me rapproche de son entrejambe. Je recommence à utiliser ma langue et plus je suis prêt, plus j’me la joue sensuel. Tout ça avant de finalement aller droit au but : je pose ma bouche dessus, je l’embrasse, et laisse ma langue jouer avec. Et tout ça avec la précision d’un chef d’orchestre. J’mène la danse, et j’sais qu’elle aime ça, qu’elle est pas indifférente à c’que j’fais. Pas du tout, même. J’la titille du bout d’la langue et j’approche un d’mes doigts. Subtilement. J’la caresse, et je finis par entrer en elle avec mon index et mon majeur. Et sans arrêter les mouvements de ma bouche, j’accélère ceux de mes doigts.

J'finis par m'arrêter d'gueuler, parce qu'j'en ai un peu marre à la fin, et j'sens que j'deviens rouge. D'façon, j'vois bien qu'il en n'a rien à faire de c'que j'raconte. Il a l'air de rien capter, sauf au moment où j'introduis mes prétendus sentiments. J'peux pas m'empêcher d'afficher un sourire satisfait quand j'vois la tête qu'il fait. J'sais pas s'il s'fait des idées, s'il croit que j'peux l'aimer ou un truc du genre, mais il a pas l'air ravi. S'il pense que j'veux sortir avec lui, il se plante, mais j'préfère pas lui dire. C'est tellement plus jouissif d'le voir stresser pour que dalle. J'imagine même pas c'que se serait d'sortir avec Reno. C'est pas l'genre de gars qui s'fixe, trouve une nana pas trop mal et fait des efforts pour la garder. Il est trop violent, trop instable, pour finir avec quelqu'un. Et moi trop folle. Faut voir les choses en face, lui et moi, on est seuls pour l'éternité. N'empêche que c'serait sacrément marrant à voir, lui et moi. Et même plutôt bon, je crois. J'ai jamais voulu être en couple, parce qu'j'déteste les scènes, les crises de jalousie, et autres merdes de la vie en couple. J'supporte pas d'devoir penser d'abord à l'autre, d'devoir faire un nombre incalculable d'efforts juste pour rester avec quelqu'un, même quand t'en as pas envie. Avec Reno, ce serait différent. Parce que Reno s'en fout. Parce que même si on était en couple, il en aurait rien à foutre que j'aille baiser ailleurs - il serait même pire que moi - et j'pourrais disparaître pendant quelques jours sans qu'il remue ciel et terre pour m'retrouver et qu'il m'fasse la gueule à mon r'tour parce que j'l'ai pas prévenu. Et puis, surtout, il s'en foutrait complètement, d'me voir m'bousiller la santé, et d'savoir que j'serais prête à m'damner pour un aller simple au pays de l'imaginaire. J'imagine même pas les disputes constantes, les crises de nerfs, tout ce qu'on s'foutrait dans la gueule, et la baise, aussi. Surtout la baise. Mais l'idée n'a pas l'air d'lui paraître si marrante vu sa tête. Il détourne pourtant pas les yeux, m'regarde toujours. J'déteste le sale sourire qu'il affiche en m'voyant aller vers l'matelas. Qu'est-ce que tu croyais, qu'j'allais louper cette occasion par fierté ? Il fronce les sourcils. Et bah ? Allonges toi. Il a ses yeux posés sur moi et les détourne pas. Ça m'emmerde un peu qu'il m'regarde avec autant d'attention mais j'dis rien. Après tout, c'est moi qui suis venue l'faire chier parce que j'avais envie d'baiser. Il m'dévisage, appuyé contre la table. J'le regarde me regarder, sans comprendre pourquoi tout d'un coup, il m'prête autant d'attention. J'me demande c'qu'il peut être en train d'se dire. Sans doute que j'fais chier, ou un truc du genre. Mais j'suis pas vraiment certaine qu'il préférerait que j'parte. Après tout, on s'marre plutôt bien, au fond, lui et moi. J'arrête d'me poser des questions et j'm'allonge sur l'matelas, sans cesser de l'regarder. Il s'approche, s'fout à genoux, avant d's'étendre au dessus de moi sans m'quitter des yeux. Ses lèvres s'écrasent sur les miennes et j'affiche un sourire quand il m'mord la lèvre. Sa main suit l'chemin habituel pour aller atterrir entre mes cuisses. J'respire plus profondément. Il affiche un sourire satisfait, j'imagine qu'c'est parce qu'il voit qu'il m'fait toujours autant mouiller. Il passe sa langue sur mes seins, et j'peux pas retenir un sourire. Il descend toujours plus bas avant d's'arrêter sur ma cuisse. Il s'approche p'tit à p'tit et j'dois avouer qu'ça m'fait d'l'effet. Il imagine pas la tension, pendant qu'j'appréhende l'moment à venir. Il s'fait désirer, et pourtant j'pense que ça m'excite encore davantage. Puis, sa bouche vient chatouiller mon intimité. Il approche ses doigts et m'caresse, glissant ses doigts en moi. Ses mouvements s'accélèrent. J'rejette la tête en arrière, les yeux à demi-clos, les doigts perdus dans ses cheveux. J'gémis. Bordel, il est doué, ce connard.