AVATAR ©UNGOD.

WE'RE ALL FUCKING MAD HERE. « Le poil hérissé, toutes griffes dehors. Elle traverse la nuit d’un pas de velours, elle cherche encore la lune qui brillera pour elle, ce soir, les autres, jusqu’à l’éternel. Elle ignore la plaie béante qui se déverse sur le sol, trempe ses vêtements, colle à sa peau d’ivoire, luisante sous la lumière des réverbères. Les causes, les raisons, elles se perdent dans la pénombre, elles se recouvrent du voile épais que leur offre le brouillard. Personne autour d’elle. Y a-t-il jamais eu quelqu’un ? Peut-être cette ombre, là-bas, quelque part, qu’elle peut palper dans le noir, qu’elle peut entendre souffler au loin. Menace omniprésente. Mais non, elle est seule, ce n’est que la Folie qui guette. Elle réclame son enfant, elle se bat avec la Mort. Aucun pouvoir sur son destin. Gain d’un combat avec des entités supérieures. Elle fera de l’engrais pour le monde. La rue sera sa tombe. Cadavre ambulant, que la peau sur ses os d’albâtre, la démarche lente, pleine d’hésitation, les yeux vitreux. Empoisonnée avant l’heure. Vision du monde déformée. Il lui semble que c’est depuis toujours. Elle n’était encore qu’une enfant. Il n’y avait pas d’autre échappatoire. C’était ce qu’elle pensait. S’il y en avait, il n’y en a plus désormais. Crever dans la poussière, sous le toit percé d’un squat, dans l’humidité d’un garage. Pourvu qu’elle n’arrête pas de rêver. Pourvu qu’elle puisse encore le faire de l’autre côté. »

Pseudo → Ungod.

Âge → 19 ans, pour le peu de répit qu'il me reste.

Présence → a priori, fréquente.

Magnifique forum, je ne pense pas avoir besoin de m'étendre là-dessus.

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DREAM. de quoi rêve-t-il, quels sont les douceurs que son esprit lui accorde lorsque ton personnage tombe endormi? nous avons besoin de savoir ce qui lui fait du bien, ce qui le rassure, ce qui lui donne envie de vivre, malgré tout. tu peux décrire un songe, mais aussi un élément de la réalité que ton personnage a sublimé, embelli, un moment de sa vie qui l'a particulièrement marqué et qui restera, à tout jamais, un souvenir tiède et sucré.

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Y a pas d’enfance sous les néons rouges. Les enseignes des coffee shop déversent leurs lumières sur les rues sales. Le nouvel an a fait du grabuge. Ils ont laissé la ville morte derrière eux, plus malsaine encore qu’à l’origine. Les pétards usés, des morceaux de carton humides, piétinés, des bouteilles brisées, entassées, la crasse sur les dalles plates. Des touristes, partout. Visages inconnus, méprisants ; Katinka oublie d’avoir peur. Le glauque ambiant, elle s’y sent presque à l’aise. Elle avance en sachant. Chemin connu par cœur. Elle a mémorisé chaque vitrine, celles des sexshop, des fastfoods multiples entrés dans la danse de la concurrence, des vendeurs de merveilles, des hôtels miteux, des bars à marijuana. Il fait froid. Elle grelotte dans un pull trop large pour elle. La pluie s’écrase contre la fine laine, l’imbibe d’eau. Elle porte sa manche à son nez dégoulinant. Continuer de marcher. Passer le pont, éviter les vélos déambulant de tous côtés, dépasser les jeunes gens groupés aux forts éclats de rire. Derrière elle, les cabines à porno. Elle a appris à passer sans voir, ignorer ces corps nus derrière les vitres, sur les affiches. Il va falloir toutes les frôler. Le passage se fait de plus en plus étroit, à mesure qu’elle progresse. Son corps d’enfant se retrouve collé à ceux de ces étrangers vicieux, aux regards lubriques. Le moindre contact avec ces hommes lui colle un haut-le-cœur. Les voix des putes qui retentissent par instant, enjôleuses. L’anglais, elle l’avait appris sur le tas. Intérieurement, elle se murmure l’air de « Roxanne ». Se persuader que ce n’est rien, que ça fait de vous une héroïne brûlant sur l’autel du désir.
- Hé, Katinka, dis à ta mère de passer me voir après !
Tinky hoche la tête sans se retourner. Elle veut atteindre son objectif au plus vite. Elle n’aime pas cet endroit. Elle déteste ces hommes, les questions qui se bousculent dans son esprit. Il lui semble que chaque être incarne l’un de ses démons. Qu’elle se reconnait en chaque lueur mauvaise qu’elle perçoit dans les iris qu’elle intercepte.
- Ta mère, c’est une pute ?
Il vient de lui bloquer le passage, ce connard. Elle lève ses grands yeux bleus de biche. Un barbu digne du cliché du bon vieux pécheur. Il est monstrueux, la surplombe d’une bonne cinquantaine de centimètres. Ses yeux brillent d’envie. Elle l’identifie comme n’importe qui, ou comme n’importe laquelle de ces femmes enfermées dans leurs boîtes rouges. Mais elle, elle n’est pas en sécurité derrière une porte close. Elle, elle doit les affronter. Elle, ne se fera pas payer.
Katinka, elle est petite, même pour ses treize ans. Pas de beaucoup, mais suffisamment pour que ça se remarque. Quelques centimètres qu’on a oublié de lui donner. Et elle est maigre. A vous faire pâlir sur le champ. Plate comme une planche à pain. On serait prêts à croire qu’elle rêve encore la nuit, tenant une peluche contre sa poitrine inexistante, une auréole entourant les cheveux d’or du chérubin endormi. Si seulement.
- Tu veux pas m’amener la voir ? On pourra peut-être s’arranger, tous les trois.
Son petit poing fébrile s’écrase sur les parties intimes du géant. Armée d’une vivacité sans égale, elle se met alors à courir, bousculant les passants. Quelques mètres encore avant d’atteindre le bout de la ruelle. L’enseigne de la boîte de striptease qui clignote plus loin comme repère. Vite, elle s’engouffre dans la maison close. Se laisse glisser contre le mur.
- Tanya, ta môme !
La concernée sort de sa chambre, la simple ficelle lui servant de sous-vêtements bientôt recouvert par un peignoir de soie. Elle ne l’appelait plus « maman » depuis longtemps. Selon elle, elle ne méritait pas une telle marque de reconnaissance. Elle était plus comme une sœur. Aussi inconsciente, égoïste, taquine, immature. Aussi jeune, ou presque. On pouvait dire qu’il n’y avait jamais eu qu’elles deux : pas d’autre famille, pas de père. Mais Katinka vous aurait plutôt dit qu’il n’y avait jamais eu qu’elle. Elle ne lui avait jamais rien caché. Elle n’avait jamais cherché à enjoliver les choses, à lui rendre la vie plus supportable. Non, elle lui avait présenté la vérité crue, balancé la réalité au visage. D’aussi loin qu’elle se souvenait, elle n’avait jamais eu d’illusions. Mais parfois, pour combler le vide qui semblait l’habiter, pour réchauffer son cœur défriché, elle s’amusait à s’en créer. Juste pour quelques minutes, avant qu’une voix désabusée en son être ne vienne faire dégringoler le joli château de cartes.
- Qu’est-ce que tu voulais ?
- Il t’est arrivé quelque chose ?
- C’est rien, t’inquiètes. Tu voulais quoi ?
- Je vais prendre ma retraite, Katy.
Une once d’espoir. Que dis-je. Une vague, qui déferle sur l’âme de la petite, ranime une flamme qu’elle pensait définitivement éteinte. Elle voudrait ravaler ce large sourire qui vient barrer son visage, mais elle ne peut pas.
- Vrai de vrai ?
- Vrai de vrai.
La gosse se réfugie entre ses bras, sentant son corps nu sous le mince morceau de textile. Tanya est embarrassée. Tanya ne sait pas quoi faire. Au bout de quelques secondes, elle la prend par les épaules et la force à se séparer d’elle.
- Je vais partir, Katy.
- T’as gagné vingt points de QI dans la journée ou quoi ?
- Katy. Je pars seule.
- Comment ça tu pars seule ? Mais tu peux pas faire ça !
- J’en peux plus. Faut que tu comprennes. Tu m’écoutes ? Arrête de gesticuler ! Katy ! On s’en sort pas. Tu vois bien que j’y arrive pas. Je suis pas celle qu’il faut pour toi. Pitié, Katy !
- Tu crois que je m’en sortirais mieux si tu m’abandonnes ?
Les larmes se sont mises à tomber sur ses joues. Elles inondent tout, ça la submerge. Elle secoue la tête sans raison, elle ne peut pas s’arrêter. Parfois, elle se met à reculer, comme ça. Les clients les fixent. Deux ou trois putes sur le côté qui recouvrent la petite d’un regard apitoyé. Elle ne les voit pas. Elle ne voit plus rien. Rien que le véritable visage de sa salope de mère, à travers ses larmes, tout déformé. Les souvenirs remontent à la surface, simultanément à l’eau salée, par gouttelettes. Ce qu’elle lui racontait depuis son plus jeune âge, ce qu’elle ne voulait pas entendre. Qu’elle avait tout sacrifié pour elle. Que ce qu’était sa vie aujourd’hui, c’était à elle qu’elle le devait. Katinka pressait ses petites menottes contre ses oreilles, fort, très fort. Elle n’arrêtait pas de pleurer, de lui répéter qu’elle devait arrêter. La scène se reproduisait. Tellement semblable. Aujourd’hui, elle supposait qu’elle n’avait même pas l’argent pour avorter. Ou qu’elle l’avait découvert trop tard.
- Je ne te laisse pas seule, Horacio t’a trouvé quelque chose.
- Tu soulages ta conscience avec un dealer de came ? Mais t’es vraiment qu’une…
Rien ne serait assez fort. Toutes les insultes, elle les avait déjà entendues passer. Elle en avait fait son métier. Plus que ça : un art de vivre. Tinky tourna les talons. Elle entendit la voix de Tanya résonner derrière elle, de plus en plus loin à mesure qu’elle s’effaçait dans le paysage :
- Je pars ce soir ! Tu n’as que jusqu’à demain pour l’appartement, Katy ! Après, tu ne pourras plus être là-bas !
Une heure plus tard, elle avait atteint les jolis quartiers d’Amsterdam. Toutes ces petites maisons de pain d’épice dignes d’un parc Disney. Elle avait mis bien plus de temps qu’il n’en fallait pour les atteindre, bien de trop de temps, ce qu’elle n’aurait su expliquer. Elle n’avait pas besoin de bagages. Elle n’avait rien auquel elle tenait, par ici. Il y aurait peut-être eu quelques au revoir, à distribuer, mais il lui semblait que tout cela n’avait pas vraiment d’importance, que la manière dont elle partirait ne changerait rien à la donne. Elle frappa à la porte.
- Ta mère t’a expliqué la situation ?
- Non, Tanya ne m’a rien dit.
- Eh bien tu es une petite veinarde. J’ai réussi à te trouver une place de choix en Amérique.
- En échange de quoi ?
Elle était lasse. Elle ne ressentait plus rien. Sa vie ne lui appartenait pas. Elle défilait sous ses yeux. Elle se laissait glisser au gré des évènements qu’elle ne pouvait que subir en silence. Horacio se saisit d’un sachet sur la table du salon. Plein de poudre. Il le secoua fièrement ; elle le regarda fixement.
- Je verserai ta récompense pour la course à tes nouveaux tuteurs, là-bas. Mais avant ça, va falloir que tu passes voir Stacy, t’as tellement l’air d’une pouilleuse pour l’instant que la sécurité se jetterait sur toi au premier pas que tu ferais dans l’aéroport.

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FANTASY AND REALITY. quand le fantasme s'immisce dans la réalité. toujours, malgré nous, nous introduisons dans le réel une touche de surréalisme qui nous permet de l'accepter tel qu'il est: plat, cruel, imparfait. nous inventons le bonheur. des étincelles qui nous tiennent en haleine, malgré les coups de la vie. écris cette réalité teintée de la couleur qui rend ton personnage fébrile, sa raison d'être, son plaisir secret, ce qui, sans le rapprocher du mot "sexe", pourrait s'appeler... fantasme.
rêve éveillé.