Le dealer passe te livrer, comme prévu, le plus souvent possible, à la hauteur de ton addiction. Et ça durera jusqu'à la toute fin, car dans ce monde, on ne retourne pas en arrière, ou le chemin se dérobe sous nos pieds. Une réponse est attendue, une seule, à ce post, qui n'est pas un rp mais une livraison.



Étrange, cette façon qu'ont les hommes de se représenter le pacte avec le Diable. Un papier et une signature. Sans doute ce réflexe de survie qui consiste à tout administrer. Étranges aussi, les caractéristiques de l'Enfer, n'est-ce pas? Le rouge, la couleur de la passion, du sexe, et la chaleur, ambiance d'ivresse et d'amours interdits. L'homme a donné au Mal tout ce qui pouvait encore le rapprocher de son statut d'animal. L'absence d'interdits. Le meurtre. Le viol dégueulasse derrière un rocher puant la nature. Mais regarde-le, cet enfer, ce squat flingué, déguisé en tag géant, sale, froid comme la glace, comme doit l'être le plus haut du ciel. Crois-moi, Reno Sterv aimerait vivre en Enfer. Tringler des diablesses sous une chaleur qui résiste à tous les hivers. Le squat du Carré Français a tout du Paradis, le froid trempé des nuages, l'absence de sensualité, la musique trop douce et basse pour être rassurante. Il enjambe le carton qui obstrue l'entrée, et attend devant la porte. Le dealer ne frappe jamais aux portes comme la mort, dans l'imaginaire des hommes, annonce stupidement son arrivée. Sterv sait que l'heure viendra, maintenant, plus tard, un jour. Et le dealer sera là. Parce que jamais le dealer ne disparait, une fois qu'on a signé le pacte. Il vient, puis repart, et attend de manquer. Jusqu'à ce que le manque finisse par devenir insoutenable. Alors il réapparait, messie en robe noire, et tend une main secourable. Soul sait que Sterv va ouvrir la porte. Il le sait autant qu'il sait que Sterv a si besoin de lui qu'il est capable de le sentir à des kilomètres, de respirer l'odeur du venin qui l'emporte loin, bien loin de ce squat aux allures d'Eden réaliste.

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RENO'S SQUAT
DEAL 1.
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J’meurs d’envie d’foutre mon poing dans c’putain d’miroir, qui s’amuse à m’montrer qu’j’ai des putains d’cernes sous les yeux, qu’j’ai les traits tirés et creux. J’ai envie d’le péter contre le mur parce qu’il m’fou en face d’moi la vérité d’mon manque. J’serre les poings, j’enfonce mes ongles dans la peau et j’maudis c’putain d’dealer qui ramène pas son cul jusqu’au squat, qui m’laisse dans c’putain d’état d’merde. J’crache dans l’lavabo et lance un r’gard noir à mon r’flet. J’retourne au centre d’la pièce, et j’me plante comme un con avant d’m’avancer vers l’plan d’travail. J’zieute par la f’nêtre en décapsulant une bière sur l’rebord. J’vois Soul, j’remercie silencieusement une p’tain personne qui n’doit même pas m’entendre. J’m’avance vers la porte, j’l’ouvre. J’souris pas, j’tends la main et récupères ma dose. J’prends la boîte sur l’étagère juste à côté et j’lui file le fric qu’y d’dans. J’referme. J’vais m’poser sur mon matelas, et j’souris comme un con en préparant tout. J’peux pas m’arrêter d’sourire, j’sais qu’ce s’ra l’équivalence d’la délivrance pour moi. Et j’y vais.

Spoiler: