Melodie Monrose ©Tumblr

« Droite. » dit son père. « Fière » annonce sa mère. « Fidèle » pense son mari. « Sensible » entendons nous aussi. Elle, elle ne dit rien et se tient au milieu de la scène, un projecteur est braqué sur elle, la salle est vide, elle ne voit que toi, toi qui se veut imposant face à elle, face à cette scène presque aussi haute que toi. « Acharnée. » dit-elle finalement. Ses lèvres charnues s’entrouvrent doucement, elle sourit et continue. « Méfie-toi des apparences. » Rire. Tomber de rideau. Oublie-moi.

FREAKANGEL / Lise

18 ans

5/7j

D'abord ce fut le header, je l'ai vu, j'en suis tombée amoureuse. Ensuite j'ai lu le contexte et là mais waouw ! Quelle plume, je suis vraiment soufflée :)

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DREAM. Le soleil caresse ma peau, mes yeux s’ouvrent et j’aperçois au dessus de moi quelques feuilles d’un arbre qui m’abrite partiellement. Je suis depuis quelques heures, je pense, allongée à l’orée du bois. Mon regard suit les jeux des rayons du soleil dans le feuillage. Un sourire se dessine sur mes lèvres, quand j’entends un bruit au loin, je me relève alors doucement et vois une jeune femme s’approcher de moi. Elle me tend quelque chose, une broche en forme de lune, j’ouvre la paume pour qu’elle puisse l’y poser et admire de plus près l’objet. Elle se penche vers moi et pose ses lèvres sur ma joue brulante. Je souris et la remercie tout bas. Elle se relève alors et s’en va de sa démarche chaloupée. Laissant ses cheveux blonds voleter aux grès du vent. Je l’admire un instant, le bonheur de la voir est indescriptible, de pouvoir la voir tous les jours à vrai dire. Le mot « Liberté » est inscrit sur la broche. Je me lève aussi et me mets à courir dans la foret verdoyante, mes doigts s’éraflent contre les troncs des arbres, mes jambes ne peuvent pas s’arrêter tout comme mon rire cristallin, je suis libre, je cours, je vole, je disparais et réapparais où bon me semble. Je l’aime, elle reste avec moi, je ne suis plus serveuse, mes longs doigts ne souffrent pas, pourtant ils sont éraflés, c’est le prix de la liberté, je donnerais tout pour ma liberté. Je me trouve désormais dans une vaste clairière, une jeune femme blonde, toujours elle, est assise au beau milieu des fleurs rouges et mauves. Je m’approche alors d’elle et m’assieds à ses cotés. Pose ma tête sur son épaule et sens ses doigts chercher les miens, ils sont intactes. Je ferme les yeux, cet instant est parfait.

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NIGHTMARE. Chaleur. Des flammes m’entourent, Prince se trouve en face de moi et deux cordes relient mes poignets entre eux, je suis dans l’incapacité de me servir de mes mains et je me trouve sur une petite plateforme instable. Les flammes se font agressives, je ne pourrai pas rester ici bien longtemps. « Sauve-moi. » je murmure. Mon mari. Il devrait me sauver, m’empêcher de sombrer dans le trou béant qui se trouve à mes pieds. Je lève les yeux vers lui après avoir jeté un vif coup d’œil aux flammes. Un sourire sadique anime son visage et c’est à ce moment-là que je remarque une fine corde entre ses mains. Je la suis du regard et m’aperçois avec horreur qu’elle est reliée à mes poignets. « Non… » Dis-je en le suppliant des yeux. Il se met alors à tirer. Je tire également de toutes mes forces, je ne veux pas mourir comme ça ! Nous avons toujours été deux forces en opposition, lui par son envie grandissante de me dominer, moi par mon besoin inconditionnel de liberté. Il ne veut pas me l'accorder et si il ne peut m'avoir, personne ne le peut. Je ne veux pas de lui ni d'aucun autre hommes. S’ensuit alors une sorte de bras de fer, le moins fort mourra. Je tire de plus en plus, tandis que je sens les muscles de mes bras s’engourdir. Je plante alors mes talons dans le sol, plus de résistance et puis plus rien. Il lâche et la force que j’avais mise à tiré cette corde vers moi me fait tomber en arrière. Je crie, non pas pour demander de l’aide, mais pour le maudire à jamais. Je sens alors la chaleur des flammes m’envahir, l’agonie se fait mienne, je ne crie plus. Je brule vive.

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FANTASY AND REALITY.Cette femme, blonde, me suis jusque dans ma réalité. Elle vient, comme chaque matin, au café du coin. Je travaille ici et, tous les matins, je lui sers son café et son croissant. Elle me sourit et repart. Je rêve du jour où elle me reconnaitra, je rêve du jour où elle se rendra compte qu’elle m’offre la liberté dans chacun de mes rêves quand mon mari m’offre la mort dans le moindre de mes cauchemardas. Je la regarde depuis le comptoir, elle lève alors la tête vers moi et reporte une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. Je sais que c’est elle, elle à un tatouage en forme de lune sous l’oreille. J’en suis persuadée, c’est elle. Je voudrais aller lui parler, lui expliquer ce qu’elle est, ce que nous sommes dans un autre monde. Mais si elle ne savait pas ? J’ai mis du temps avant de savoir, moi, que ce monde n’était pas totalement faux, que ce n’était pas de simples rêves, que je pouvais revoir les gens dans la rue bien que ça ne m’était arrivé que de rares fois. Parfois j’avais envie de prendre cette drogue dont j’avais entendu parler, celle qui me permettrait d’être plus souvent dans cette autre réalité, dans mes rêves à ses cotés mais j’ai peur des cauchemardas, je ne veux pas croiser Prince plus souvent, je le fais déjà bien suffisamment dans la vie réelle. Si seulement elle savait, m’aborderait-elle ? Devrais-je oser le faire à sa place ? Nous nous croisons tous les jours, mais j’ai peur de son regard sur moi, moi qui suis si forte et si fière en temps normal, moi qui sais ce que je veux, je me retrouve béate de silence devant cette femme. Elle se lève finalement et me tend son ticket, elle vient payer. Je le prends doucement, en prenant soin d’effleurer ses doigts au passage mais ne dis rien d’autre que le prix de sa consommation. Elle ouvre son sac, sort un billet de son portefeuille et hésite avant de me le tendre. « Excusez-moi, nous serions-nous déjà vues ? Je veux dire… Dans d’autres circonstances. » Je souris, peut être qu’elle ne sait pas, mais elle me reconnait. Je hoche doucement la tête. « Dans mes plus beaux rêves. » Oui, c’est ce qui se serait passé si elle avait hésité, mais elle ne l’a pas fait, elle m’a tendu le billet, j’ai encaissé et je lui ai rendu la monnaie, elle est partie, de sa démarche chaloupée…
rêve éveillé.