Tobias Sorensen CYRINE

WE'RE ALL FUCKING MAD HERE. « Colin est un gamin formidable. Regardez-le ne serait-ce qu'une seconde? Posez votre regard sur lui. On peut en être fier. Colin est une fierté, un projet qui aboutit à son terme. Il ne lui manque pas grand chose pour atteindre nos objectifs. Il ne lui manque qu'une petite amie. Il ne lui manque qu'une femme et des enfants. Colin y arrivera, j'en suis persuadé. Il a toujours exécuté le pus rapidement possible ce que l'on lui demandait. Devenir cuisinier pour me succéder, il l'a fait. Il n'a pas rechigner, il l'a fait. Regardez-le. Regardez mon fils. Regardez-le dans les yeux. Non, Colin n'est pas heureux mais c'est normal. Personne n'atteint jamais le bonheur. Colin ne sera jamais heureux. Personne n'est jamais complètement heureux. Un jour, il touchera au bonheur mais jamais il ne sera heureux comme il en rêve. Sa vision du bonheur est trop enfantine. Il faut qu'il s'en rende compte. Qu'il grandisse encore un peu. Il faut qu'il sache que l'on ne peut être heureux à vie. Je sais qu'il ne peut comprendre ça pour le moment mais un jour, j'en suis persuadé, il y arrivera. Regardez-le. Il y arrivera, qu'on ne me dise pas le contraire. Un jour, il comprendra pourquoi nous en attendons tant de lui. Il est notre fils unique. Il doit être parfait. Regardez Colin. Il est beau n'est-ce pas. Certes, je ne suis pas objectif. Il me ressemble un peu. Sa vie ressemble à la mienne. J'ai tout fait pour. J'ai travailler dur pour qu'il devienne comme moi. C'est ma plus grande fierté. Certes, il m'en veut parfois. Mais je fais ça pour lui. Je ne fais ça pour personne d'autre que lui. Je ne me voile pas la face. Je sais que cette vie ne lui convient pas pour le moment. Qu'il espérait plus. Qu'il aurait aimé vivre de ses peintures. Je sais qu'il attend tellement de la vie. Je sais tout ça. Je ne suis pas aveugle. Mais lui l'est. Il est aveugle de croire que sa vie aurait été belle si je ne l'avais pas guidé. Sa vie n'aurait pas été belle. Personne ne peut gagner sa vie avec des peintures à notre époque. Tout le monde doit travailler. Colin est aveugle, mais un jour il verra clair. Mon gosse verra que je fais tout ça pour lui. Il verra aussi qu'il se doit d'épouser l'une de ces filles que l'on lui présente. C'est ainsi que vit un homme épanoui, il lui faut de la stabilité. Il lui faut une famille. Colin atteindra un jour tous les objectifs que nous nous sommes fixés ensembles. »

Audrey →

18 ans pendant un mois et un jour encore→

Je passerai tous les jours et tenterai de répondre un maximum. →

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DREAM L'air fouette mon visage, il n'a aucune pitié, il me gifle presque mais je ne ressens aucune douleur. Je souris même. Je suis seul. Je me retourne, il n'y a pas une âme. Ce n'est pas une solitude pesante, plutôt réconfortante. Je suis seul. Je vole. Je ne connais pas les lieux. Qui oserait prétendre connaître le ciel ? Je ne sais pas où je vais, je ne veux pas le savoir. Je me contente de planer seul. Je ne ferme pas les yeux afin de pouvoir profiter de la vue qui m'est offerte. Je veux tout voir. Je veux tout entendre. Rien ne peut m'échapper de là où je suis. Je me sens supérieur à tout ce qui m'entoure. Je respire à plein poumon. Je ne sais pas où je vais. Je sais simplement que je m'en vais. Je quitte ce que j'étais. J'apprends à mieux respirer. Mieux me connaître. Mieux me comprendre. Je ne cherche pas à me contrôler, je suis mes pulsions. Allant à droite et ensuite à gauche sans réfléchir. Je me laisse guider par le vent, par mes envies aussi. Le vent me décoiffe toujours plus. Le vent me fouette mais je sais aussi qu'il me guide. Il ne me donne aucune obligation, seulement des conseils. Mon coeur bat plus fort que jamais, je le sens taper dans ma poitrine, il est prêt à en sortir. C'est donc ça. Vivre, revivre. Je plane. J'étends mes bras au possible et profite de cette solitude qui m'est offerte. Je suis libre. Enfin, je suis libre. Sans jugement de qui que ce soit. Je peux être qui je veux et aller où je veux. On ne m'avait jamais dit que liberté rimait avec sérénité. Je le découvre. Je ne dois rien à personne et cela me ravie, m'enchante, m'émerveille. Je suis plus heureux que jamais. Rien ne peut arrêter ma course à la liberté. Rien ni personne.

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NIGHTMARE Je suis en quête perpétuelle de liberté. Une liberté qui dépasse tout ce que je désire, tout ce que je souhaite. Je nage. Je veux comme toujours fuir. Partir. Démarrer une nouvelle vie. Je suis bon nageur, je nage régulièrement depuis que je suis gosse. Je nage vite. Mais une main agrippe ma jambe. Je ne peux rien faire. Elle est plus forte que moi. Elle me retient. Ne veut pas que je parte. Cette main m'en veut. Me déteste même et souhaite se venger de mon abandon. Elle m'entraîne vers le fond. Je chavire. Je suis impuissant et j'ai perdu tout courage de survivre.Tout est terminé. Je dois cesser de chercher cette liberté que je ne mérite pas. Je dois rentré et faire ce que l'on attend de moi. Faire tout ce que l'on attend de moi. Je ne peux espérer plus. Je dois suivre ce qui m'est demandé. Cela ne dépend plus de moi, cela dépend de cette main qui tient ma vie entre ses doigts. Elle m'aime autant qu'elle me déteste. Elle ne me veut pas comme je suis, elle me veut comme elle m'espère. Je tente en vain de lui échapper. Essaie de lui faire comprendre que je vais rentré. Que j'abandonne. La partie est finie, elle a gagné. Plus jamais je ne reverrai. Je ne mérite plus de rêver. Cela m'est interdit. La main a peur de mes rêves. Elle les crains autant qu'elle craint ma liberté. Elle ne veut pas qu'on l'abandonne. Elle ne veut pas perdre tout ce qu'elle a fait. Elle ne veut pas me perdre. Elle a travailler si dur pour faire de moi ce que je suis. Je dois me formater à une réalité oppressante, faire ce que l'on attend de moi. Pourquoi avoir lutter ? Pourquoi ne pas avoir accepté le moule dans lequel on m'avait mis dès la naissance. Pourquoi chercher à être celui que je suis ? Pourquoi ne pas accepté tout ce qui m'a toujours été demandé ? Pourquoi? Comment faire pour survivre ? Comment lutter ? Tout est terminé. Je me noie, bloup bloup.

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FANTASY AND REALITY Ce soir j'ai veillé à ce que mon père soit un homme heureux. Son bonheur au dépend du mien. J'ai invité cette fille, la fille de son collègue. Une magnifique blonde nommée Délysia. Pour lui plaire ou plaire à mon père, je n'en sais rien, je lui ai fais à dîner. Cuisinier de métier, je sais que je suis doué. Je ne suis pas étonné que tout ce que je lui ai préparé lui plaise, c'est même normal. La soirée se passe mieux que ce que j'aurais pu espérer. Tellement mieux. Cette fille me plait, je pense Comme beaucoup ne l'avaient plus fait depuis longtemps. Elle est de celles que l'on m'a présenté ces deux derniers mois, ma préférée. C'est donc tout naturellement que je l'ai invité à passer dans le salon une fois que le dîner fût terminée. Nous sommes assis, face à l'autre. Je tiens entre mes doigts une coupe d'un très bon champagne et mon autre main est placée sur sa cuisse, sans aucune gêne. Je me rapproche d'avantage de cette beauté. Et alors que je veux déposer mes lèvres sur les siennes, un autre visage m’apparaît. Ma superbe poupée a disparue. Ce ne sont plus ses trais fins et délicats que je vois, mais d'autres traits que je connais depuis bien longtemps. Des traits beaucoup plus masculin. Effrayé par cette image qu'elle me renvoie, je me recule d'un sursaut et laisse ma coupe s'écraser sur le sol. Je nettoierai demain, cela est secondaire. Je ferme les yeux quelques secondes. Les ouvre à nouveau après avoir passé ma main sur mon visage et m'excuse auprès de la jeune femme qui a repris ses traits. Elle me regarde. Son regard est emplie de questions auxquelles je ne pourrais répondre alors je me contente de m'excuser. Prétextant simplement avoir peu dormi ces derniers temps. La fatigue est une bonne excuse. Je lui souris, me voulant rassurant. Pourquoi est-ce mon meilleur ami que je vois ? Pourquoi est-ce que ce genre de truc arrive de plus en plus régulièrement. Une nouvelle fois, je tente de l'approcher et inévitablement son visage disparaît une nouvelle fois, laissant place à l'autre visage. Je ne peux pas reculer, il ne faut pas qu'elle se doute de quelque chose. Alors malgré l'image qu'elle me renvoie, je dépose mes lèvres sur les siennes et l'embrasse fougueusement. L'autre visage prend d'avantage le dessus encore. Je m'écarte doucement cette fois, pour ne pas que cela paraisse trop bizarre. Il faut que cela cesse. La soirée est terminée, elle doit partir.